Au cœur des montagnes du Sri Lanka, se trouve un hôtel qui mérite à lui seul le voyage : le Santani Wellness Resort, qui recherche la clarté et se pare de vide.
Autrefois, dans les grottes des montagnes qui entourent le Santani Wellness Resort, des moines bouddhistes allaient s’isoler pour méditer. Entre ces murs naturels et bruts, ils accédaient à la transcendance. Après quelques années-lumière de progrès (vraiment ?) des hommes, les visiteurs du Santani s’installent dans l’une de ses vingt chambres pour bénéficier d’une version moderne de cette tradition. Ils ne cherchent pas seulement un hôtel dédié à la détente. Ils cherchent rien de moins que la conscience totale.
Vous comprendrez plus loin ce que cela signifie. Mais avant, allez sur votre balcon et observez. La fondateur du Santani, Vickum Nawagamuwage, a passé des années à la recherche de l’endroit parfait pour son oasis de tranquillité ; un lieu où cadre, philosophie et design pourraient s’allier dans le luxe et l’expérience. Et c’est à quatre heures de route de l’aéroport international le plus proche, niché dans une ancienne plantation de thé et entouré d’une jungle de montagne digne de Bali qu’il l’a trouvé. Sans hésiter, il a relevé le défi de faire de ce lieu reculé le complexe qu’il est aujourd’hui.
«Il y a 3 000 ans, les grands temples bouddhistes étaient bâtis sans aucune technologie ». Alors quand on y pense, qu’est-ce que 16 chalets côté montagnes, quatre côté jardin et un spa sur trois niveaux surplombant les rizières ?
Ça, c’était pour le décor.
Dire que le Santani ne propose qu’un spa, ce serait presque du mépris. Fondé sur un mariage de sciences modernes de la santé et de traditions ayurvédiques, il mise résolument sur la détoxification et le nettoyage. Les trois niveaux de l’espace bien-être s’adaptent à leur environnement, pour ouvrir (avec des salles de soin et une piscine thermale d’eau salée ouvertes aux éléments) sur de vastes étendues verdoyantes et au-delà, les montagnes imperturbables. Santani offre le tout premier centre d’hydrothérapie du pays. Il accueille un cortège de maîtres de toutes spécialités, de la sonothérapie au yoga ancien, à la relaxation musculaire et au super-aging.
Voilà pour la philosophie.
Mais ce qui fait l’attrait du Santani, ce n’est pas seulement ce qu’il offre : c’est aussi ce qu’il rejette. Des lignes droites et pures encadrent les montagnes de toutes parts ; voilà les seules ornementations que vous trouverez ici. Une petite touche de couleur, ci-et-là; une chaise longue, peut-être. Aucun objet chiné en vue, pas une curiosité sur une étagère ; pas le moindre tableau. Au Santani, même la beauté pourrait faire obstacle aux objectifs que l’on cherche à atteindre. Il ne doit y avoir aucune distraction.
Seul l’émerveillement face aux montagnes, semblables aux articulations d’un poing au-dessus des collines, est inévitable, mais le design épuré invite à un sentiment d’unité surpassant l’admiration. Ils appellent cela l’architecture silencieuse, qui s’oppose au bling-bling et au désordre.
Le design:c’est fait. c’est fait. c’est fait.
Mais paradoxalement, d’autres absences viennent renforcer ce sentiment. Il n’y a pas de climatisation, rien que l’air frais de la montagne en circulation constante. Au dîner, pas de menu, pour éviter le poids du choix ; on discute avec le chef, pour trouver un accord.
Tout concourt à trouver une forme de guérison par le mode de vie. En parlant à Nawagamuwage, on découvre ce qui l’a inspiré. Après des années de stress à travailler comme consultant de haut rang aux Etats-Unis, il est reparti au Sri Lanka pour offrir une oasis à tous ceux qui ne pourraient sortir du tourbillon de la vie moderne. Alors que nous parlions, il m’a entraîné dans sa théorie des facteurs de stress humains, qui auraient débuté avec la révolution agricole ; puis tout s’est enchaîné. « Les choses changent à une telle vitesse », explique-t-il. « Nous n’avons pas eu le temps d’évoluer pour absorber la quantité d’informations d’aujourd’hui. »
Il n’aurait pas hésité à s’expliquer, mais l’essence de sa théorie est évidente. Nous avons besoin d’une remise à zéro, et plus qu’une fois dans une vie. Au Santani, la journée commence par une séance de yoga pour se revitaliser ; puis le petit-déjeuner. A dix heures, une randonnée guidée pour une bonne bouffée d’air frais des montagnes ; ensuite, le déjeuner. Suivent des soins au spa, et à 4h30, une autre séance de yoga, pour ralentir cette fois ; et enfin le dîner, et au lit. Le lendemain, on recommence. Comme un refrain pour le corps et l’esprit.
En partant, on ne peut que se sentir transformé, du moins pour un temps. Et quand il faudra un autre check-up, le Santani sera là.
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Détails pratiques
Voici un petit récapitulatif des questions fréquemment posées sur le Santani Wellness Resort & Spa.
Qui vient ici?
Une bonne moitié de ses visiteurs ne viennent au Sri Lanka que pour le Santani Wellness Resort ; pour y séjourner, se recharger, se purifier et, globalement, changer l’huile de son organisme et de son esprit pendant sept à quatorze jours. L’autre moitié se compose de voyageurs plus typiques, qui visitent le pays et terminent leur voyage par trois ou quatre jours de repos et de relaxation.
Quelle est la meilleure période pour s’y rendre?
De janvier à mai, les températures sont agréables, entre 20 et 25° ; la saison des pluies est généralement de septembre à décembre et d’avril à mai. Dans ces périodes, on prévient qu’il est possible de trouver quelques scarabées dans la chambre, et on fournit des chaussettes protégeant des sangsues pour les randonnées dans la jungle.
Que faire d’autre dans les environs?
D’incroyables randonnées dans une jungle qui ressemble plus à une forêt tropicale. Un jour, on longe le cours d’une rivière, on traverse un pont suspendu, on visite un petit village ; le lendemain, on découvre six cascades différentes. Parmi les autres activités, on peut observer les oiseaux, partir en VTT, visiter l’usine de thé, découvrir les grottes ou le parc national de Wasgamuwa. Vous profiterez sûrement des guides et excursions proposés par l’hôtel, mais la ville de Kandy est aussi à une heure de route, et l’on peut visiter son célèbre temple, son marché et son palais royal.
Quelle est la meilleure chambre pour un voyageur solo ? Un couple ? Une famille?
Les seize chalets donnant sur les montagnes sont indépendants, et offrent tous une vue exceptionnelle. Les visiteurs du Santani sont généralement des couples et des voyageurs solo, et ces chalets sont pour une ou deux personnes. Pour les familles, les quatre chalets côté jardin accueillent parents et enfants (12 ans et plus). A l’écart du bâtiment principal, et entouré d’un petit lac et d’une plantation de thé, ils sont à dix minutes de marche du salon et du restaurant (on peut aussi opter pour une navette en tuk-tuk).
A venir : la construction de 40 villas avec piscine individuelle, majordome et chef.
Y a-t-il des éléments de design que je pourrais manquer si vous ne m’en parlez pas?
Le fondateur, Vickum Nawagamuwage, a déniché un designer récompensé par un prix Geoffrey Bawa d’architecture ; mais il lui a dit qu’il ne voulait pas une once de Bawa au Santani. Plutôt que le modernisme tropical qui fait la renommée de Bawa, le concept du Santani, c’est l’« architecture silencieuse ». Il voulait une sensation, pas un style. A chacun de l’interpréter à sa manière.
Et pour les repas?
La tradition ayurvédique est présente au restaurant à travers la philosophie Rasa Hay, un concept basé sur les six saveurs : salé, sucré, acide, amer, piquant et astringent. En pratique, ce sont des préparations réalisées sur-mesure par les chefs du Santani, selon vos goûts et un programme personnalisé créé par vous et le médecin ayurvédique maison. Fruits et légumes sont locaux, voir produits dans la serre de l’établissement.
Et côté durabilité?
Bois de récupération dans les logements, ventilation naturelle au lieu de la climatisation, eau recyclée pour le jardin, et buggies électriques figurent parmi les témoins de la démarche durable du complexe, qui fait de l’environnement une priorité.
Quel est le mot de la fin?
Nous avons rarement vu un hôtel qui, autant que le Santani, fait passer avant toute autre chose la relaxation et la santé ; ajoutez à cela un design aussi subtil qu’éblouissant, et vous obtenez un établissement qui mérite à lui seul le déplacement.
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