Il s’agit d’une période particulièrement faste pour l’art et l’hôtellerie londoniens. C’est pourquoi nous avons demandé à l’artiste, designer et grande fidèle de Tablet Plus Rymn Massand d’explorer pour nous ces deux visages de la capitale britannique. Elle nous livre ainsi son éclairage sur les quatre expositions à ne pas rater en ce moment à Londres et sa sélection des hôtels les plus apprêtés de la ville.
Le Tate Modern
En termes d’architecture, Londres nous a prouvé depuis bien longtemps son penchant pour l’innovation, et si nombre de ses constructions modernistes ont d’abord été controversées, elles sont devenues depuis des symboles choyés de l’architecture et du design britanniques. L’ancienne Bankside Power Station, aujourd’hui parfaitement épanouie sous sa nouvelle étiquette de Tate Modern, en est un très bon exemple.
FAHRELNISSA ZEID, 12 juin – 8 octobre
Parfois, vous arrivez dans une exposition et vous vous dites « comment ais-je pu vivre jusqu’alors sans connaître cet artiste ? » C’est l’impression que j’ai eue en découvrant cette exposition à la fois magnifique, complexe et un peu folle. Née en 1901 dans une famille de l’élite ottomane, Zeid a assisté à l’émergence de la Turquie moderne. Sa vie et son œuvre ont été à tel point impactées par la politique et les intrigues que son histoire semble tout droit sortie d’un film. Elle s’est largement inspirée des scènes qui ont tapissé son enfance (femmes bédouines revenant du marché, réunions de famille lors de grandes occasions) pour créer à partir de ces souvenirs l’une des œuvres visuelles les plus saisissantes que j’aies jamais vues.
GIACOMETTI, 10 mai – 10 septembre
J’ai été ravie d’apprendre qu’une grande exposition consacrée à Giacometti était en cours, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit si complète. Il y a plusieurs choses que j’ignorais au sujet de Giacometti : d’abord, qu’il était un peintre fantastique (sombre, morose, intense) ; et puis qu’avant de réaliser ces grandes silhouettes élancées auxquelles on l’associe, il a créé de nombreux objets et sculptures surréalistes. Ceux-ci occupent une grande partie de l’exposition, ainsi que des films le montrant à l’œuvre. Il y a aussi ses merveilleux carnets à dessins qu’il remplissait quand il était encore un jeune garçon fasciné par l’art égyptien et qu’il reproduisait à l’identique tout ce qu’il voyait.
Le Victoria and Albert Museum
Rares sont les musées dont l’ampleur et la qualité sont comparables à celles du V&A. Celui-ci abrite une collection permanente qui englobe textiles, sculptures, peintures, photographies, mobilier, œuvres architecturales et bien d’autres réalisations s’étalant sur près de cinq millénaires. Pour avoir passé un certain temps dans les boutiques cadeaux des musées je peux dire que celle-ci surpasse toutes les autres.
PINK FLOYD: THEIR MORTAL REMAINS, 13 mai – 1er octobre
Ca été une vraie joie de retrouver l’intelligence et l’inventivité des Pink Floyd, d’écouter à nouveau cette musique qui m’avait tant touchée quand j’étais adolescente (et qui me touche encore aujourd’hui). Découvrir les coulisses, prendre connaissance de documents internes comme les contrats passés avec les salles de concert (exigeant « 4 bouteilles de Beaujolais de France exclusivement »), voir leurs vidéos, instruments, tenues a été pour moi une révélation. Cette exposition est bien plus qu’un voyage dans le passé, c’est la preuve que les idées, l’audace et le talent survivent à l’épreuve du temps.
Dulwich Picture Gallery (Image: John Singer Sargent, Santa Maria della Salute, Venice, c. 1880-1920, watercolour and pencil on paper, 45.7 x 30.5 cm, Victoria and Albert Museum. Given by Mrs Ormond and Miss Sargent in memory of their brother. © Victoria and Albert Museum, London)
La Dulwich Picture Gallery
Dulwich est un peu excentrée mais elle vaut le détour — un court détour en train.
JOHN SINGER SARGENT: WATERCOLOURS, 21 juin – 8 octobre
Pour la première fois depuis un siècle, la Dulwich Picture Gallery consacre une exposition à Singer Sargent et à ses aquarelles réalisées au cours de ses voyages. Des œuvres issues de collections publiques et privées présentées celles-ci pour la toute première fois. De nombreux artistes ont fait la chronique de leurs voyages à travers des aquarelles ou des dessins au crayon et à l’encre mais elles ont bien souvent été reléguées comme de simples souvenirs de voyages. Ici, l’aisance que l’on lit dans les aquarelles de Sargent, la beauté de ses lignes légères, sa façon de cadrer, d’estomper, d’accentuer les détails, de choisir des angles tout à fait inhabituels font le bonheur des yeux. Elles nous invitent également à pénétrer sa vie de façon plus informelle, plus intime.
Fermement amoureuse de Firmdale
J’ai découvert les hôtels Firmdale à travers à Tablet il y a cela des années. Depuis, je séjourne toujours chez eux quand je me rends à Londres. Leur service, leur élégance et leur hospitalité sont toujours très appréciables. C’est le cas de beaucoup d’hôtels. Mais ce qui les distingue c’est l’attention qu’ils portent aux détails et leur goût toujours juste. Et leurs crayons ! La couleur de leurs crayons maison, habillés de rayures, est différente dans chacun de leurs hôtels. La directrice artistique qui est en moi adore ce genre de détails. Ils ont réussi à faire de leurs petits hôtels boutiques les seuls endroits où l’on a envie de se rendre, ce qui est un exploit considérant la concurrence.
Les Hôtels
Sans plus attendre, voici les huit hôtels londoniens du groupe Firmdale. Ils participent tous au programme Tablet Plus, et leurs intérieurs, reconnaissables entre mille, sont tous signés Kit Kemp. N’oubliez pas d’aller jeter un œil à leurs deux établissements new-yorkais, Crosby Street and The Whitby, quand vous passerez dans le coin.
Covent Garden Hotel
Covent Garden/Holborn
À Covent Garden convergent tous les charmes londoniens – théâtres, petites boutiques, restaurants, bars et même la Royal Opera House. C’est une introduction parfaite au charme de cette ville incontournable, et le Covent Garden Hotel est une introduction parfaite aux hôtels Firmdale : le confort et le service d’un grand hôtel de luxe, l’élégance et l’atmosphère d’un hôtel boutique unique, le tout réuni sous le même toit.
Ham Yard Hotel
Soho
Avec le dernier né de ses hôtels londoniens, le tant attendu Ham Yard, Firmdale nous prouve que ses talents s’appliquent également à grande échelle. Ce petit coin de West End pourrait très bien être un quartier autonome nommé Firmdale, car au-delà du typique trio hôtel-restaurant-bar, aussi luxueux et somptueux soit-il, il abrite également des boutiques, un cinéma et une salle de bowling vintage – et cela à quelques rues seulement des théâtres de Soho et des boutiques de Regent Street.
Haymarket Hotel
Leicester Square
Encore plus proche du centre de West End, encore plus proche du quartier des théâtres et voisin de la National Gallery, le Haymarket installé dans un majestueux bâtiment est probablement le plus en vue des hôtels Firmdale de Londres. Il faut dire qu’il possède une arme secrète plutôt inattendue : une piscine souterraine de 18 mètres superbement aménagée – et plus haut vous trouverez parmi les suites les plus somptueuses de la capitale.
The Soho Hotel
Soho
Placé tout au fond de l’impasse Richmond Mews, le Soho Hotel emprunte un peu de leur atmosphère aux clubs selects qui résident dans le quartier. Il est lui-même devenu un lieu de rendez-vous des réalisateurs et artistes londoniens. Il associe au style caractéristique de Kemp une touche légèrement plus sombre, quelque peu urbaine. À l’image de ce quartier qui se révèle à la tombée de la nuit.
Charlotte Street Hotel
Bloomsbury
Juste au nord de Soho et bordant Bloomsbury, illustre adresse de l’élite intellectuelle londonienne, se trouve Charlotte Street. Illustration sensiblement plus sobre du style Kemp, l’hôtel déborde de références au 20ème siècle, quand Virginia Woolf et ses amis dominaient la vie culturelle de la capitale britannique. Le British Museum est au coin de la rue, de même qu’Oxford Street et les théâtres de West End.
Dorset Square Hotel
Marylebone
À deux pas de Baker Street et à une enjambée de Regent’s Park, Dorset Square est un hôtel plus petit, davantage résidentiel. Il fait partie de la collection personnelle des maisons de ville de Firmdale. Composé de 38 chambres, il occupe une maison de la régence joliment préservée et passée deux fois entre les mains de Kemp – l’un des premiers ouvrages de Firmdale, la maison a été vendue puis rachetée avant d’être réaménagée – pour apparaître aujourd’hui aussi charmante que ses cousines.
Knightsbridge Hotel
Knightsbridge
Tout près de Brompton Road et à l’angle de chez Harrods, le Knightsbridge Hotel est plus calme que sa situation géographique pourrait laisser penser. Autre membre de la famille des maisons de ville, le Knightsbridge est relativement petit en termes de chambres mais concentre tout le confort d’un grand hôtel Firmdale, comme en attestent son service de spa en chambre et son célèbre thé de l’après-midi.
Number Sixteen
Kensington
S’élève non loin de Knightsbridge la dernière de la lignée des maisons de ville : la charmante Number Sixteen, parfaitement rangée entre ses voisines victoriennes arborant terrasses et façades blanches. Dotée d’un superbe jardin, c’est la résidence que vous choisiriez pour goûter à l’atmosphère d’une maison de campagne en plein cœur de Kensington. Difficile de faire plus plaisant.
Rymn Massand est graphiste et conseillère créative, elle réside à New York. Son studio est le +RYMN..
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