Taiwan est indéfinissable. Héritage culturel chinois, influences japonaises, décor tropical… Son identité multiple s’exprime à chaque coin de rue. Qui est-elle vraiment? C’est en la rencontrant que vous aurez la réponse.
Les premières impressions se mêlent et s’entremêlent. Le dépaysement est total. Mais où sommes-nous? Difficile de trouver un passant qui puisse nous renseigner en anglais, un menu compréhensible dans un restaurant de quartier, une identité architecturale bien définie. Les inscriptions en mandarin placardées sur les façades et devantures de Taipei nous donnent toutefois un premier indice. Les cantines de rue qui étalent leurs casseroles et fourneaux sur les trottoirs, les odeurs de nouilles sautées au petit-déjeuner et les parcs zen peuplés de personnes âgées absorbées par leur séance du tai-chi sont autant d’indices supplémentaires. Tout suggère que l’on se trouve ici en Chine. Mais ne dites surtout pas cela à haute voix.
La dynastie chinoise des Ming prit le contrôle de l’île de Taïwan au 17e siècle et celle-ci resta sous domination chinoise jusqu’à la fin du 19e siècle. Le pays fut à nouveau sous la coupe d’un leader chinois, le militaire Chiang Kai‐shek, de 1949 à 1975. Cette présence chinoise répétée explique la présence du mandarin et d’autres influences venues du continent qui subsistent sur l’île.
Mais, entre-temps, bien des choses se sont passées. D’autres cultures s’y sont installées. S’ajoutant aux traditions autochtones. Sans avant même de connaître l’histoire, sans vraiment pouvoir mettre son doigt dessus, on ressent, dans l’atmosphère de la ville, que ce parfum n’est pas seulement celui de la Chine. Il est enrichi de multiples autres effluves.
On est frappé, en arrivant à Taipei, par l’ordre qui règne dans la capitale. Hormis les nombreux scooters qui font fi des passants, le trafic est ordonné, les axes bien délimités, les haies taillées à la pince à épiler et les Taïwanais merveilleusement disciplinés. Sans compter leur amabilité. Qu’importe la barrière de la langue, on finit toujours par se comprendre, avec des rires. Dans le bus, dans un 7/11, autour d’un vendeur ambulant pris d’assaut par les locaux avant de filer au bureau, on trouve toujours quelqu’un pour nous aider. Et nous faire sentir que nous sommes les bienvenus.
D’après les explications d’un ami taïwanais, cette organisation bien rodée, le visiteur la doit en particulier à la présence japonaise qui a marqué le pays de son empreinte pendant 50 ans. L’île fut cédée au Japon en 1895 à la suite de la Première Guerre sino-chinoise et resta sous son contrôle jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La période fut marquée par une intense assimilation culturelle, non sans brutalité envers les populations indigènes, dont témoignent un certain nombre de bâtiments érigés à travers Taipei. Mais aussi par une industrialisation et une modernisation accélérée du pays. Celle-ci s’est poursuivie dans la seconde partie du 20e siècle, baptisée de “miracle taïwanais”.
C’est la seconde chose qui frappe quand on arpente les rues de la capitale : la fusion des âges. L’hyper moderne côtoie l’ancien, en toute simplicité. Les cafés minimalistes jouxtent les machines à jeu et les salons de beauté d’un autre temps. Les tables véganes avoisinent les vendeurs ambulants. Des quartiers entiers pavés de rues minuscules et d’immeubles fatigués aux fenêtres grillagées côtoient les œuvres de verre et d’acier des artères commerciales. En maîtresse au-dessus de la ville, la célèbre tour Taipei 101, haute de plus de 500 mètres, abrite des boutiques de luxe et les bureaux de la finance. Tandis qu’à ses pieds, les temples bouddhistes et les marchés de nuit préservent les traditions multireligieuses, multiculturelles et multiculinaires du pays.
Un tel mélange des genres suffit à donner le tournis, et à entretenir un étonnement constant. Mais il ne faudrait pas oublier d’ajouter à ce bouillon identitaire son contenant : un cadre tropical qui, tout à la fois, contraste et fusionne avec son contenu. C’est l’Asie du Sud qui s’invite dans le décor. Des montagnes luxuriantes encerclent Taipei, comme pour la protéger, et l’adoucir. De grands arbres aux troncs noueux, des fleurs exotiques et de drôles d’oiseaux colonisent les parcs et les rues, créant un peu plus la confusion sur notre situation géographique. Ce caractère visuel unique se révèle dans toute son étendue depuis la montagne de l’éléphant.
Un mandarin teinté d’un accent local, l’invention du bubble tea, de l’encens brûlé pour une multitude de divinités, un décor de jungle, le secret de la fabrication des puces électroniques, des vitrines des années 50, l’odeur indescriptible du stinky tofu et des boulevards de boutiques. C’est tout cela, Taiwan, et bien plus encore.
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