Des kilomètres de plage, une côte luxuriante, une atmosphère bohème. Byron Bay est le repère des surfeurs, des baleines et des vacanciers aisés.
Préparer un voyage en Australie peut vite donner le tournis. Car on ne visite pas OZ comme on visite un pays. Mais un continent. Face à une multitude de possibilités, on se demande par où commencer. Pour y voir un peu plus clair, je suis allée demander conseil auprès de mes amis qui y ont vécu. Parmi leurs recommandations, un nom revenait sans cesse : Byron Bay. Je n’en avais jamais entendu parler. Mais puisque les meilleurs conseils viennent toujours des locaux, j’ai décidé d’inclure cet inconnu dans mon itinéraire. Et je n’ai pas été déçue.
Byron Bay est un condensé de l’Australie rêvée. Peu connue des étrangers, cette petite ville située sur la côte est du pays, dans le nord de la Nouvelle-Galles du Sud, est une destination prisée des Australiens fortunés qui y possèdent de luxueuses résidences secondaires. Si les natifs regrettent la transformation de cet ancien hameau paisible en une sorte de Santa Barbara locale, entraînant une flambée des prix – certaines propriétés ont atteint les 20 millions de dollars – celui-ci a su conserver une atmosphère délicieusement décontractée, avec la nature pour vedette.
La journée commence au lever du soleil. Byron Bay se situant à l’extrémité est du pays, nous sommes les premiers à voir les rayons du soleil percer au-dessus de la mer. Les surfeurs les plus mordus sont déjà en action. Le réveil du ciel. L’humeur des vagues. Le balai des planches. Chaque instant est différent. On resterait bien là des heures à admirer le spectacle, mais on a de la marche.
Comme son nom l’indique, la petite ville s’est établie dans la baie de Byron, bordée par le cap de Byron – baptisé ainsi par James Cook en l’honneur du navigateur John Byron, le grand-père du célèbre poète. Ce cap constitue la plus profonde avancée du continent dans l’océan pacifique. A son sommet, un phare, le plus puissant du pays, guide les navires depuis 1901. Mais le véritable spectacle est le chemin pour y parvenir. Le segment côtier qui relie la plage principale de Byron au phare offre une promenade inoubliable. Le chemin s’enfonce dans la forêt tropicale, grimpe dans les hauteurs et longe le littoral qui alterne anses de sable et relief rocheux. Au creux de chaque repli apparaît un nouveau groupe de surfeurs. On admire leurs mouvements à travers la végétation, pendant que les brush turkey australiennes, sorte de dindes géantes au plumage noir et à la tête de feu, nous surveillent en remuant les feuillages. Un peu plus tard dans la matinée, c’est le chassé-croisé des planches : les surfeurs solitaires laissent la place aux groupes d’amis et aux familles bronzées. Mais rassurez-vous, grâce à l’étendue des plages et leur multiplicité vous aurez plus de place qu’il n’en faut pour travailler votre style.
Alors que le sommet se dessine, le paysage prend une autre tournure : celle d’un littoral irlandais. Jusque-là dense, la végétation se transforme en une prairie d’un vert lumineux. Scrutez l’eau pendant quelques minutes et vous apercevrez un banc de dauphins. Lors de la saison migratoire, de mai à novembre, ce sont les baleines qui attirent tous les regards. Majestueuses, leurs silhouettes se glissent le long de la côte. Également peuplée de raies manta, de tortues, de requins taureaux et de requins léopards, Byron Bay, et plus précisément la réserve de Julian Rocks, renferme l’un des beaux sites de plongée du pays (et du monde).
Post-surf/rando/plongée, les locaux rechargent leurs batteries dans l’un des nombreux cafés bobo de la ville : décoration organique, lattes au curcuma et toasts en tout genre, made in Australia. Le soir, le rythme est plus festif. Les tables aux influences asiatiques et les bars à cocktails prennent le relais. On imagine bien le groupe de pop Parcels faire ici ses premiers pas.
L’attrait de Byron Bay ne se limite toutefois pas à son seul littoral. L’arrière pays regorge de parcs nationaux, de villages et de marchés locaux. Parmi la longue liste des rendez-vous hebdomadaires, le Mullumbimby Farmers’ Market est réputé pour ses récoltes locales, saisonnières et bio. D’autres marchés, comme le Bellingen Community Markets, incluent des produits artisanaux et des objets de décoration recyclés et upcyclés. L’occasion d’aller découvrir ce village au caractère vintage unique.
Autre étape incontournable, The Farm vous conduit directement à la source. Cette ferme de 32 hectares, ouverte au public, utilise des méthodes de culture traditionnelles et respectueuses de l’environnement qu’elle souhaite partager avec ses visiteurs. Chacun est ainsi invité à venir flâner à travers ses champs de fleurs et ses plans de légumes, où vaches et poulets vivent en toute tranquillité. Le domaine comprend une extension du célèbre restaurant The three blue ducks, créé par trois Australiens originaires de Sydney, basé sur le principe d’une cuisine de qualité, locale et durable. On trouve également sur place une boulangerie, un artisan glacier, un fleuriste et une pépinière qui partagent les mêmes valeurs.
La population de Byron Bay cultive l’essentiel : une nature épanouie qui le lui rend bien.
Crystalbrook Byron
Byron Bay, Australie
Le Crystalbrook capture parfaitement l’essence de Byron. C’est un lieu en osmose avec son environnement. Dans l’esprit d’une maison de plage chic, ses intérieurs se parent de tons et de matières organiques, créant ainsi une continuité avec l’extérieur. Une sensation renforcée par les larges baies vitrées ouvertes sur la végétation tropicale. Forest, son restaurant, joue lui aussi la carte nature en sublimant des ingrédients provenant de fermiers et artisans locaux.