Thanksgiving

Trois voyages inoubliables

Thanksgiving

« Le souvenir est le parfum de l’âme » disait George Sand. Celui d’un voyage extraordinaire nous accompagne toute une vie. Reconnaissant, on le savoure comme une madeleine de Proust, et on le partage volontiers. Voici mes trois plus belles expériences de voyage. Quelles sont les vôtres?

J’ai découvert la tradition de Thanksgiving lorsque je vivais aux Etats-Unis il y a quelques années. Depuis, quel que soit le pays dans lequel je vis, je mets un point d’honneur à la perpétuer. Un repas délicieux, un groupe d’amis réunis et un tour de table invitant chacun à partager les choses qui le rendent heureux ou pour lesquels il est reconnaissant : une relation fonctionnelle, un plombier fiable ou pourquoi pas un voyage merveilleux. C’est alors l’occasion parfaite de se remémorer ses plus beaux souvenirs de voyage, se dire combien on est chanceux de les avoir vécus et transmettre un peu de leur magie à son voisin de table.

Voyage dans l’eau

Thanksgiving

Nusa Penida, un matin d’octobre. Il est à peine 8h, la pluie commence à tomber et les vagues à s’intensifier. Notre zodiac file à toute allure le long des falaises de cette île du sud de Bali. Le propriétaire du club de plongée se tient à l’écart, même lui a le mal de mer. Je commence à me demander ce qui m’a poussée à entreprendre une telle expédition. Après une bonne demi-heure de navigation, nous arrivons enfin à destination. C’est ici que nous aurons le plus de chances de les apercevoir. Bien que rien ne le garantisse. “Il arrive parfois que les plongeurs repartent bredouilles”, prévient notre moniteur de plongée. La mise à l’eau est délicate. La houle est telle que nous devons sauter tous en même temps et nous retrouver sous la surface. A peine quelques secondes dans l’eau et une ombre se dessine sous nos palmes : un requin solitaire. Bien qu’amicale, elle n’est pas la créature que nous sommes venus chercher. Nous le laissons passer avant de descendre jusqu’au fond.

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Les recherches commencent. Tortue, rascasse, quelques poissons multicolores puis, au détour d’un rocher, la voilà enfin : gigantesque, majestueuse, elle déploie ses ailes, glisse lentement, silencieusement, puis disparaît. Difficile d’en croire son masque. Était-ce une vision, le fruit de notre imagination? Une deuxième apparaît, puis une troisième et une quatrième… Les raies manta sont bien là, toutes occupées à leur ballet. Elles valsent autour d’une saillie rocheuse, venues faire leur toilette. Dans cette station de nettoyage, des centaines de petits poissons les débarrassent de leurs parasites. C’est l’un des rares lieux où l’on peut apercevoir ces créatures extraordinaires qui vivent habituellement dans les profondeurs, jusqu’à 1000 mètres sous la surface.

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Curieuses, elles s’approchent volontiers des plongeurs. Tapis au ras du sable, évitant tout mouvement brusque, nous attendons patiemment qu’elles viennent nous saluer. Puis soudain, nous nous retrouvons nez à nez avec l’une d’entre elles, portée par le mouvement des vagues. C’est alors que je saisis le gigantisme de cette créature pouvant atteindre 7 mètres d‘envergure, soit aussi large qu’une autoroute à deux voies. Elle se trouve maintenant à quelques centimètres. Je crains la collision. Mais il suffit d’un coup de nageoire et la voilà loin au-dessus de notre tête. Elle nous montre son ventre tacheté, carte d’identité unique permettant de la distinguer de ses semblables. La rencontre a duré quelques instants mais le souvenir est ineffaçable. Je prends alors conscience de la chance d’un tel tête-à-tête avec cette créature en voie de disparition.

Voyage dans le temps

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Le Caire, une journée ensoleillée de février. Peu de temps après mon arrivée dans la capitale égyptienne, je découvre que ma chambre avoisine celle de Will Smith. Mais le moment marquant de mon séjour se trouve ailleurs. Tout le monde connaît la pyramide de Khéops. Elle est l’une des sept merveilles du monde antique et la seule à avoir résisté au temps. Mais peu connaissent l’histoire qui a mené à sa construction. Une prouesse qui possède encore bien des mystères. Car celle qui fut pendant près de quatre millénaires l’édifice le plus haut construit de la main de l’homme ne fut pas bâtie en un jour. Il fallut des centaines d’années et bon nombre d’essais, encore visibles aujourd’hui, pour parvenir à un tel chef-d’œuvre.

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Le Caire s’éloigne peu à peu dans le rétroviseur tandis que la voiture file à toute allure sur une route poussiéreuse baignée de lumière. Mon voyage à travers le temps commence. Et j’ai la chance de l’entreprendre accompagnée d’une historienne spécialiste de l’Egypte antique et de ses merveilles architecturales. Nous nous dirigeons environ 4700 ans en arrière. Direction Saqqara, où se trouve l’une des toutes premières pyramides. Elle a été conçue par le célèbre Imhotep. Pour sa construction en escalier, il a fait le choix non plus de la terre mais de la pierre. Une décision qui constitue une révolution architecturale et un modèle pour les pyramides futures. Dans un ciel parfaitement bleu, sa silhouette à la fois pionnière et encore imparfaite dégage quelque chose d’émouvant. Je découvre ses hiéroglyphes magnifiquement préservés. Oeuvre millénaire et illustration du génie humain qui force l’admiration.

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Nous poursuivons notre chemin. Des dizaines d’autres pyramides s’élèvent dans les environs. Ma guide me raconte leur histoire. Beaucoup ne sont que des éboulis, tentatives avortées. Mais au fur et à mesure des essais, la recherche avance. Les techniques se précisent. Les contours se font de plus en plus lisses, symétriques. En une journée, nous parcourons en accéléré des siècles d’innovation. Jusqu’à la copie finale, la pyramide de Gizeh : un chef-d’œuvre dont l’extraordinaire conception reste, aujourd’hui encore, un mystère.

Voyage dans les airs

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Queensland, un weekend d’avril. On a tous une liste. Celle des choses que l’on rêve de faire une fois dans sa vie. Aujourd’hui, je ne vais pas seulement en réaliser une, mais deux. La première : sauter en parachute. L’idée me terrifie autant qu’elle m’enchante. Mais je ne suis pas du genre à reculer devant un défi. Du moins c’est ce que je me dis jusqu’à ce que j’arrive à l’aérodrome. Les sauteurs du groupe précédent, harnachés jusqu’au cou, s’apprêtent à s’envoler. Moi qui imaginais un engin digne de l’armée de l’air, je découvre un coucou qui décolle porte grande ouverte. Je décide d’y aller par étapes. Je me dis que je pourrais toujours trouver une excuse pour me défiler au dernier moment. Après tout, personne ne me poussera. N’est-ce pas? N’est-ce pas?

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Accueil, briefing vidéo, choix de l’équipement, rencontre du tandem. Jusqu’ici tout va bien. Vient ensuite l’heure d’embarquer dans ce fameux coucou. Je m’aperçois alors, un peu palote, que la cabine est si petite que nous allons être assis par terre, à même la carcasse et que je suis désormais attachée à mon moniteur. Mes chances de me défiler s’amenuisent. Mais alors que l’appareil prend de la hauteur, l’appréhension laisse place, au moins temporairement, à l’émerveillement. Je réalise un deuxième rêve : découvrir les Whitsundays, ces îles australiennes à la beauté irréelle qui illustrent toutes les cartes postales du Queensland. Elles étirent sous nos ailes leurs contours auréolés de bleu, bordés par la Grande Barrière de Corail. L’avion atteint 4500 mètres d’altitude. La porte latérale s’ouvre. Le vent s’engouffre. Le vide se trouve à quelques centimètres. J’ai l’impression d’être James Bond. Mon moniteur s’avance jusqu’au bord de l‘appareil. Mes jambes se retrouvent pendues dans le vide. Je vois alors la terre s’étirer à toute vitesse sous mes pieds. Très loin en bas. Comme vue de l’espace. Aucune excuse ne me vient. Soudain, le ventre de l‘avion apparaît dans mon champ de vision. Je suis ballotée dans tous les sens. Sous l’effet de la vitesse, mes lunettes de protection se transforment en ventouses. Mon cœur bat à tout rompre. Je me demande ce qu’il m’a pris. Puis le parachute s’ouvre, me stoppant net dans ma chute. Il règne tout à coup un calme irréel. Serais-je au paradis? Il semblerait: les Whitsundays se déploient. Je n’ai plus qu’à profiter du paysage.

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Hôtels

Si ces souvenirs de voyage vous inspirent, voici quelques-uns de nos hôtels préférés pour vos séjours à venir.

Batu Karang Lembongan Resort

Bali, Indonésie

Amankila

Bali, Indonésie

Sofitel Cairo Nile El Gezirah

Le Caire, Egypte

The St. Regis Cairo

Le Caire, Egypte

Qualia

Whitsundays, Australie

InterContinental Hayman Island Resort

Whitsundays, Australie