Ascension Forte

Chamonix nous invite à côtoyer les cieux

Chamonix
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Les paysages de montagne font partie de ces lieux spectaculaires, presque irréels, qui font naître en nous des émotions intenses, plurielles et nous poussent souvent à nous interroger sur notre place face à cette nature à la fois insaisissable et perpétuel objet de conquête.

Ce doit être ici, l’origine du monde. Au creux de cette vallée, à l’ombre de cet escadron de montagnes gigantesques. On aurait presque l’impression de les voir encore pousser. À l’ouvrage, sous nos yeux, la nature peaufine son immensité. Au pied de ces mastodontes – on jurerait qu’ils nous surveillent du coin de l’œil – les émotions s’entremêlent. Comment ne pas se sentir intimidé, presque vulnérable, mais aussi fasciné, ébloui par une telle démonstration de force? Quand les premiers rayons de soleil arrivent, les ombres disparaissent, les cimes s’allument et c’est toute la vallée, en habit de neige ou de printemps, qui s’illumine. La puissance prend une tournure enchanteresse. Émerveillé, vous vous prendrez sans doute à rêver : partir à l’ascension de l’insaisissable. Vous ne seriez pas les premiers.

La vallée de Chamonix n’est rien de moins que le berceau de l’alpinisme. Son point culminant, connu sous le doux nom de mont Blanc, a alimenté les rêves de conquête de nombreux aventuriers. Au 18e siècle, le scientifique genevois Horace Bénédicte de Saussure annonce offrir une prime à celui qui parviendrait à trouver un accès jusqu’à son sommet, culminant à 4 807 mètres. Deux locaux exaucent son souhait en 1786. Jacques Balmat, le premier à atteindre la cime. Et Michel Gabriel Paccard, qui en est à sa quatrième tentative. La réverbération de la neige est si forte qu’elle lui ôte la vue. Il fera toute la descente les yeux fermés. Depuis, le défilé des alpinistes n’a jamais cessé. Environ 20 000 marcheurs entraînés se lancent chaque année dans son ascension. Les moins chevronnés, mais tout aussi courageux optent pour le chemin qui en fait le tour : 170 km qui chevauchent la France, l’Italie et la Suisse, sur sept à dix jours.

Chamonix

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Ceux qui auraient malencontreusement oublié leurs chaussures de marche, mais qui affichent malgré tout un esprit conquérant, pourront compter sur le téléphérique comme ascenseur émotionnel de substitution. Au fur et à mesure que l’on prend de la hauteur, les sensations s’intensifient. Elles se déclinent aussi au gré des saisons. Premier arrêt hivernal : les pistes enneigées pour skieurs débutants et confirmés. À chaque tournant, à chaque versant, un paysage immaculé différent. Multipliez cela par la dizaine de domaines skiables, le calcul donne le tournis. En été, les lacs multicolores (blanc, bleu, vert) nous rapprochent un peu plus des sommets. Les tableaux sont grandioses, caractériels. Nouvelle-Zélande, Amérique du Sud, Norvège… Ils évoquent des contrées multiples.

Chamonix

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On poursuit l’ascension en empruntant cette fois le chemin de fer. Deuxième arrêt : la Mer de Glace. Le plus grand glacier de France. Nous sommes à 1913 mètres d’altitude. Telle une route de montagne se faufilant entre les sommets, la glace a tracé ici son sillon. Mais en raison du réchauffement climatique, ses blocs se dissolvent à une vitesse affolante, ne laissant qu’une triste empreinte à l’allure de chemin déserté. Selon les projections des scientifiques, le glacier pourrait entièrement disparaître d’ici à la fin du siècle. Le voir avant sa disparition est à la fois un privilège et une douloureuse piqûre de rappel que ces glaces ne sont pas éternelles. En 1880, alors que le paysage était encore intact, mulets et chaises à porteurs hissaient les premiers touristes jusque-là, où ils étaient accueillis par le Grand Hôtel du Montenvers fraîchement inauguré. Vous pouvez toujours y séjourner, mais il faudra vous porter vous-même.

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Dernier arrêt : l’Aiguille du Midi. Situé à 3842 mètres d’altitude, son point de vue procure des sensations d’une telle intensité qu’on aurait presque l’impression d’être monté à pied. Ici, on découvre les Alpes servies sur un plateau. Tout petits au fond de la vallée, nous voici soudainement immensément grands juchés sur l’un de ses sommets. Posté ainsi sur le toit de l’Europe, on domine chaque nervure, chaque pli, chaque pic de ce relief majestueux. On se mesure, comme d’égal à égal, au mont Blanc. Une boîte en verre suspendue au-dessus du vide accentue un peu plus le caractère surnaturel du point de vue. Les dieux ne sont pas mal lotis. Certains ressentiront un respect muet face à ce paysage, d’autres le sentiment grisant de le dominer. Mais juste le temps d’une photo. Et c’est très bien ainsi.

Chamonix

Chamonix

De retour dans la vallée, la ville de Chamonix, aux rues fleuries et aux bâtiments pastel, constitue un refuge chaleureux et authentique, malgré son activité touristique. Celle qui figure parmi les plus anciennes stations de ski des Alpes, qui a été choisie pour accueillir les premiers Jeux olympiques d’hiver en 1924 et qui offre un accès direct au massif du Mont-Blanc, a su conserver son cachet et sa simplicité. Cette atmosphère en voie de disparition la distingue de nombreuses stations transformées en foires commerciales. On séjourne à Chamonix pour la vue, et non pas pour être vus. Une façon de retrouver sa place.

Chamonix

Hôtels

Si vous prévoyez un séjour dans la région, ces hôtels de Chamonix constituent d’excellentes bases arrière pour les aventuriers qui aiment leur confort.

Le Morgane

Chamonix, France

Mont-Blanc

Chamonix, France

Refuge du Montenvers

Chamonix, France

Le Faucigny – Hotel de Charme

Chamonix, France

Hotel Héliopic Sweet & Spa

Chamonix, France

Rockypop Chamonix – Les Houches

Les Houches, France