Exit la Côte d’Azur, les “petites Alpes” sont la nouvelle destination en vogue. De par sa beauté, son authenticité et sa discrétion, la région redéfinit le séjour de luxe.
En arpentant les routes des Alpilles pour la première fois, j’ai eu l’étrange et merveilleux sentiment d’avancer à travers un tableau. J’ai vite compris pourquoi. Ce tableau, je l’avais déjà vu. Un champ de blé, des cyprès et un relief rocheux en arrière-plan. Influenceur voyage avant l’heure, Vincent Van Gogh fut la première célébrité à avoir décelé le potentiel des Alpilles. La beauté de ces paysages lui a inspiré de nombreuses toiles, dont l’une de ses plus célèbres : Champ de blé avec cyprès. Il faut dire que la composition des paysages des Alpilles relève du beau, au sens artistique du terme. Ils semblent contenir un équilibre, une harmonie parfaite des lignes et des couleurs : la chaîne des Alpilles pour trait d’horizon, la profondeur des champs d’oliviers, l’éclat du vert confronté au bleu vibrant du ciel, la verticalité rassurante des cyprès. Choisir pour destination de vacances une œuvre d’art, difficile de faire plus chic.
Van Gogh avait l’œil. Un siècle et quelques décennies plus tard, les célébrités françaises et internationales ont suivi : la famille Jolie Pitt lorsque celle-ci coulait encore des jours heureux, Hugh Grant, Elton John, Bono, Jean Reno, Omar Sy ou encore la princesse Caroline de Monaco en ont fait leur destination de vacances. Si le gratin hollywoodien – et moi-même – sommes tombés sous le charme de la région, c’est pour sa beauté naturelle, sa douceur de vivre et sa discrétion. On est loin ici des yachts, des bikinis pailletés et des boîtes de nuit de la Côte d’Azur. Le chic désormais c’est d’aller faire son marché avec son panier en osier, de déguster huile d’olive et tomates cœur de bœuf chez les producteurs du coin, de randonner le long des moulins qui ont inspiré Alphonse Daudet, de boire un café crème en lisant la gazette locale, de se perdre dans les rues tortueuses de villages qui appartiennent encore aux villageois. Et tout cela, incognito. L’élégance de la simplicité, loin du m’as-tu-vu.
Cette recherche de l’authenticité s’illustre dans la façon même de séjourner. Ici, ni grands complexes hôteliers ni palaces en vue. On laisse la démesure et le grandiose à la nature, à ce relief calcaire vieux de 100 millions d’années, aux châteaux qui s’y sont glissés, aux panoramas qui s’en échappent. Le luxe n’est plus synonyme de faste ni de clinquant. Il est pudique. Il célèbre un retour à l’essentiel : l’atmosphère d’une maison de campagne cachée au fond d’une allée, des vignes et oliveraies pour jardin, le rythme tranquille d’un village.
L’hôtel Baumanière en est l’une des plus belles incarnations dans la région. Il en est même un pionnier. Depuis plus de 80 ans, cet ancien mas du 16e siècle lové au pied des Baux de Provence reste fidèle à son environnement en offrant un luxe sobre et élégant en harmonie avec son écrin. Il est devenu l’ambassadeur de la région, la faisant connaître aux plus grands noms, de Clarke Gable à Christian Dior en passant par la reine Élisabeth II. Célébrités et anonymes se côtoient ainsi, en toute simplicité, sur les chemins de randonnée, chez le fromager ou à la table triplement étoilée de Glenn Viel.
Depuis, une myriade de maisons d’hôtes ont éclos dans la robe du massif, d’anciennes fermes et mas provençaux transformés en adresses paisibles par de jeunes urbains en quête d’une vie plus douce. A travers eux, on goûte à ce changement de vie, non sans envie. Ils nous racontent leur parcours, l’histoire des lieux, ils nous livrent leurs meilleures adresses et peu à peu leur maison devient la nôtre, le temps d’un séjour. On n’a alors qu’une seule envie : revenir.
Hôtels
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