La liste des 50 meilleurs restaurants du monde vient d’être dévoilée. Notre recommandation? Allez goûter par vous-même!
On ne va pas se le cacher, on adore manger. Réunion de famille, catalyseur social, œuvre culturelle, cause nationale, le plaisir de manger est servi à toutes les sauces. Certains en font un métier, d’autres un combat écologique, de plus en plus se définissent en fonction de ce qu’ils mangent ou ne mangent pas, au fil des croyances et des tendances. On planifie même nos journées autour de ces trois repas sacralisés, alors pourquoi ne pas faire de même pour ses vacances?
Chaque pays possède sa propre identité culinaire, jouant de spécialités locales qui marquent les palais avec plus ou moins de succès. Les mets victorieux créent un doux souvenir, appellent à revenir et s’exportent dans le monde, hissant haut le drapeau national. Mais s’il est aujourd’hui possible de découvrir les saveurs du monde entier sans quitter son quartier, galette bretonne, spaghettis al dente, bœuf de Kobe et guacamole relevé ne sont jamais aussi bons qu’à la maison.
Cuisine Française – Accent Méditerranéen
Mirazur
Cocorico! Élu meilleur restaurant du monde, le Mirazur offre à la France de quoi renforcer un peu plus ce snobisme culinaire qu’elle aime tant cultiver. Situé sur la côte bleue, à Menton, cet établissement trois étoiles est dirigé par le chef italo-argentin Mauro Colagreco. Français, mais avant tout méditerranéen, le Mirazur est le fruit des terres et mer environnantes, piochant son identité largement végétale des deux côtés de la frontière franco-italienne. En étroite collaboration avec la nature, Maura Colagreco dessine son menu selon les récoltes locales : fruits et légumes du jardin ou des marchés voisins, champignons sauvages de l’arrière-pays ou encore huile d’olive et citrons de Menton. On pourrait presque assister à la pêche du jour depuis les baies vitrées du restaurant, ouvertes sur la Méditerranée.
Mère nourricière par excellence, la Méditerranée regorge de délices. Mais si votre budget ne vous permet pas de vous restaurer matin, midi et soir au Mirazur, pas de panique, les spécialités locales se savourent aussi bien dans un bistrot, sur un marché ou en version pique-nique sur la plage. Parmi ces recettes foisonnantes, la tapenade, avec son petit goût d’anchois et de câpres, se décline dans toutes les nuances d’olives. Elle se mange sans faim/fin sur une tartine légèrement grillée. On peut l’associer à une autre spécialité provençale, la fougasse, cuite au feu de bois. Celle-ci multiplie les recettes, selon les traditions locales : fromage, olives, tomates confites, romarin, chèvre, miel… la créativité vient en mangeant. La ratatouille ou « valentine » côtoie le caviar d’aubergine, la bouillabaisse, la daube provençale ou encore l’oursinade, repas traditionnel des pêcheurs provençaux. En dessert, la tarte tropézienne, fourrée de gourmandise avec sa crème pâtissière coincée entre deux morceaux de brioche, régale toute la région.
OÙ SÉJOURNER:
Château Eza – Le Château Eza est l’ancienne propriété de la famille royale suédoise. Un luxe princier nous direz-vous, mais il faut au moins cela pour se montrer à la hauteur du meilleur restaurant du monde. Assis tout là-haut sur son rocher, il s’offre un panorama bleuté à couper le souffle d’un roi, et prolonge un peu plus le rêve méditerranéen du Mirazur.
Cuisine Espagnole – Accent Basque
Asador Etxebarri
Élu 3e meilleur restaurant du monde, l’Asador Etxebarri élève le barbecue à un niveau gastronomique – vous ne regarderez plus jamais vos grillades du dimanche comme avant. Nichée dans le nord-est de l’Espagne, non loin du golfe de Gascogne et de Bilbao, cette ferme contemporaine étoilée s’est donné pour mission de réveiller et redorer les techniques ancestrales de cuisson au feu de bois. Elle utilise pour cela des bois de différentes natures dont les cuissons et fumets s’accordent à chaque ingrédient. Fruits de mer, bœuf, légumes, lait de chèvre passent ainsi sur le grill et libèrent des saveurs pures. Des produits locaux et de saison, fierté du Pays basque. Fierté aussi du chef Victor Arguinzoniz, un autodidacte originaire de ce même village qui n’a connu d’autre cuisine que la sienne. Avec les prés pour arrière-cour et le mont Anboto en arrière-plan, le cadre est lui aussi 100% naturel.
Au Pays basque espagnol, on ne plaisante pas avec les traditions, encore moins quand il s’agit de gastronomie. Point culminant de la journée, l’apéritif rassemble toute l’Espagne autour des bars et des tapas. Mais comme pour toute chose, le Pays basque espagnol possède sa propre version des faits. Les tapas portent là-bas le nom de pintxos et leur construction diffère légèrement de celle de leurs voisins : ils se structurent autour d’une petite brochette d’ingrédients posée, le plus souvent, sur une tranche de pain. Le plus connu est la gilda, composée d’olives vertes, d’anchois et de piments doux au vinaigre. À accompagner d’un vin local, évidemment. Pour le reste, chaque troquet dispose de ses propres recettes maison, à réinventer à l’envie. Il suffit de se mêler à la joyeuse foule de fin de journée pour goûter aux saveurs du pays.
OÙ SÉJOURNER:
Iriarte Jauregia – L’Iriarte Jauregia a lui aussi choisi de célébrer les richesses de son passé. Ancien palais du XVIIe siècle, aujourd’hui entièrement rénové, il n’a rien perdu de son cachet. Derrière sa somptueuse façade d’époque, pierres apparentes et boiseries lustrées enveloppent un design d’une élégante modernité. L’adresse parfaite pour compléter le voyage culinaire de l’Asador Etxebarri, à seulement une heure de là.
Cuisine Thaïe
Gaggan
Gaggan atteint non seulement la 4e place du classement, mais il s’impose aussi comme meilleur restaurant de toute l’Asie. Source intarissable de créativité et d’innovation, la cuisine du chef Gaggan Anand allie nouvelles techniques et saveurs du monde pour créer une cuisine hybride, unique et détonante ; un mariage des cultures audacieux décliné en 25 petites compositions. Mais comme tous les plaisirs ont une fin, Gaggan Anand fermera boutique en 2020 pour se consacrer à un nouveau projet culinaire à Fukuoka, au Japon. Alors ne tardez pas !
Véritable carrefour d’Orient, la Thaïlande s’est forgé une identité culinaire colorée, riche en saveurs et en textures, piochant dans les épices, herbes et condiments : piment, ail, coriandre, citronnelle ou encore galanga. Le lait de coco, le poisson et le riz en sont les piliers. Elle est d’ailleurs souvent confondue avec ses consœurs asiatiques, et pour cause : les pays de l’Asie de l’Est n’ont eu de cesse de s’influencer mutuellement. Cambodge, Laos, Chine, Vietnam, Inde et Malaisie se mêlent ainsi à la recette.
Le repas traditionnel se compose de riz et de plusieurs préparations, dont une sauce pour tremper les légumes, une soupe, un curry, une friture et un plat sauté à base de légumes, viande, poisson ou fruits de mer. La salade de papaye, le pad thaï et la soupe de crevettes sont incontournables.
OÙ SÉJOURNER:
The Okura Prestige Bangkok – Autre prouesse technique, architecturale ici, l’Okura est un navire de verre et d’acier flottant dans le ciel de Bangkok. Sa piscine, posée au 25e étage, est la preuve que la ville oscille entre deux eaux, traditions et modernité.
Cuisine Péruvienne
Central
La forêt Amazonienne, les Andes, le Pacifique et des milliers de mètres de dénivelé… Ce sont autant d’éléments qui infusent la cuisine de Central, récompensée d’une 6e place au classement mondial et du titre de meilleur restaurant d’Amérique du Sud. La topographie isolante du pays impose à ses habitants un solide ancrage à leur territoire et c’est de cette étroite connexion qu’est faite la cuisine des chefs Virgilio Martínez et Pía León. Leurs plats sont conçus comme des tableaux naturalistes : « red desert », « dry leaves », « amber forest »… déclinés en versions végétale et animale, et composé chacun de trois éléments propres à la région. La « high valley » se teinte par exemple d’avocat, d’amarante caudée et de pomme de terre-céleri. Plus besoin de voyager, vous retrouverez tout le Pérou condensé votre assiette.
La cuisine péruvienne est née d’un mariage entre traditions indigènes, notamment incas, et influences coloniales multiples (espagnole, italienne, chinoise, japonaise… ) portées par des colons désireux d’adapter leurs recettes maison aux produits locaux. Si la tendance est aujourd’hui aux quinoa et tubercules en tout genre, on le doit à ce pays qui les a dénichés le premier. De nombreuses autres plantes céréalières y sont cultivées, ainsi que des légumineuses. Amarante, pois, haricots, maïs et pommes de terre (plus de 2000 variétés, dont la patate douce) se conjuguent aux différentes espèces de tomates et piment. Riz et viandes sont arrivés, eux, avec les Espagnols.
Le poisson est également un élément central de la cuisine péruvienne. Plat national, le ceviche n’est rien d’autre que du poisson mariné dans du citron vert. Parmi les nombreuses autres recettes incontournables, la causa se compose de pommes de terre écrasées relevées de citron et de piment. Ses diverses variantes y associent œufs, avocat, poulet, thon ou encore fruits de mer. Plat fusion, le lomo saltado est également très populaire. Préparé au wok, il marie saveurs et techniques péruviennes et chinoises, héritées de la présence chinoise au Pérou au 19e. Bœuf, pommes de terre, tomates, oignons et poivrons s’y entrecroisent dans une sauce soja.
OÙ SÉJOURNER:
Atemporal – Demeure sophistiquée au charme délicieusement rétro, Atemporal invite au calme et au farniente en plein cœur de la bouillonnante Lima. De quoi se régénérer avant de partir à l’assaut de ce hub gastronomique dont quelques-unes des meilleures adresses se situent à deux pas.
Cuisine Japonaise
Den
Décrochant la 11e place pour son restaurant tokyoïte Den, le chef Zaiyu Hasegawa s’éloigne des codes de la cuisine japonaise traditionnelle pour proposer une approche plus personnelle, une cuisine maison pleine de sentiments. Son attention au client est d’ailleurs récompensée du prix de l’hospitalité. Il ne néglige néanmoins ni la technique ni le caractère artistique de la cuisine japonaise. Poétiques et colorés, ses mets tout en délicatesse et en minutie s’adaptent au fil des jours et des saisons. On en regretterait presque de devoir manger ces œuvres culinaires.
Pays qui concentre le plus grand nombre de restaurants triplement étoilés au monde, le Japon s’est forgé à travers les siècles une culture culinaire spécifique et codifiée. On y décèle des empreintes chinoise et bouddhiste, qui fut un temps la religion officielle du pays et qui exclut toute consommation de viande. Le poisson s’imposa comme substitut, l’île puisant naturellement dans ses ressources maritimes. Afin de conserver le poisson, les Japonais prirent l’habitude de le couvrir de riz cuit, c’est ainsi que naquit le sushi. La viande refit plus tard son apparition, comme le bœuf de Kobé, réputé dans le monde entier.
Le repas traditionnel japonais se compose de riz, d’une soupe (bien souvent miso) et de plusieurs préparations. Présentées séparément et en portions individuelles, ces dernières se composent de poisson ou de fruits de mer, cuits ou crus, et de légumes vinaigrés (tsukemono) ou marinés, et de saison.
La haute cuisine japonaise ou kaiseki, élaborée suivant le rituel de la cérémonie du thé, se compose de nombreuses préparations minutieusement présentées dans une vaisselle précieuse, touchant presque à l’œuvre d’art. Les Japonais sont également friands de nouilles, venues de Chine, comme les pâtes soba (au sarrasin) ou udon (au blé), parfois accompagnées d’un bouillon comme dans le ramen. Le tempura, beignet de légumes ou de fruits de mer, a fait son apparition en même temps que les fritures occidentales.
OÙ SÉJOURNER:
The Capitol Hotel Tokyu – Dissimulée sous un décor végétal rafraîchissant, cette réalisation architecturale pourrait très bien passer pour une œuvre de la Nature. La même zénitude habille les chambres et les espaces publics de cet hôtel qui, rappelons-le, habite Tokyo.