Elle est sans doute la ville la plus débridée, la plus extravertie, la plus provocante qui soit. Et elle n’attend qu’une chose : vous le prouver. Mais attention, Berlin peut être contagieuse.
Berlin est connue de nombreux étrangers pour sa scène nocturne. Les histoires qui circulent à son égard bousculent, fascinent, attirent. Difficile de distinguer la vérité de la fiction, des récits enjolivés qui participent de son aura. Et même si la moitié seulement de ce que l’on entend à son sujet est vraie, cela suffit à aiguiser la curiosité.
Des soirées de 48h, des clubs installés dans une ancienne centrale thermique ou dans le coffre fort d’un grand magasin, des dress codes plus osés les uns que les autres invitant à choisir entre le haut ou le bas… Berlin n’a pas froid aux yeux. C’est pour son grain de folie, son refus des conventions, sa volonté d’oser toujours plus et l’excellence de sa musique que des millions de jeunes Européens patientent pendant des heures, été comme hiver, devant les portes de ses temples de la fête. Des portes solidement gardées par des videurs de boîtes de nuit érigés en célébrités que l’on retrouve dans les pages des magazines. Une activité nocturne qui contraste avec le vernis historique de la ville. Un spectacle que l’on ne soupçonnerait pas à quelques pas des reliques du mur de Berlin, du musée de la Stasi et du mémorial de l’holocauste, dans ces rues marquées par les heures les plus sombres du XXe siècle. Mais alors d’où vient ce caractère débridé? Précisément là. Dans l’histoire mouvementée de la ville.
Quatre années de guerre suivies par quatre années de couvre-feu imposé dans tous les secteurs d’une Berlin nouvellement divisée, cela ne laisse pas beaucoup de place à l’amusement. C’est grâce à une négociation tenue autour d’une bouteille de whisky, entre un hôtelier berlinois aujourd’hui érigé en héros et le commandant du secteur américain, que l’ouest de la ville accepte de lever le couvre-feu. Dès lors, les établissements n’ont plus de restriction d’horaire. Il faut attendre la chute du mur et la réunification pour que l’est de la ville en bénéficie également. Inscrite dans la loi, cette liberté participe grandement à l’attrait berlinois. Si cette décision offre à sa scène nocturne une amplitude infinie, son caractère libertaire est plus ancien. À l’issue de la Première Guerre mondiale, la ville manifeste déjà une soif désespérée d’échapper aux difficultés et de rattraper le temps perdu. Ce sont les années 20. Le mélange des genres, une fureur dansante, la drogue, les cabarets et les expérimentations. La nuit n’a plus de limites.
Cet air de liberté ne se cantonne pas à la vie nocturne. Il est le parfum, l’identité de Berlin. Il est palpable partout dans la ville, particulièrement manifeste au retour des beaux jours, quand Berlin renaît de ses longs mois d’hibernation. Les bicyclettes filent à toute allure sur les trottoirs, les biergarten affichent complet, les spas et plages nudistes reprennent du service, les parcs accueillent, comme une grande famille, tous les pans de la société, mêlant danseurs bohémiens, yogistes, maîtres du barbecue, mères lessivées par leurs enfants rois et trafiquants en tout genre. On se croirait presque dans une publicité de fast food prônant le “Venez comme vous êtes”. Que vous arboriez un visage tatoué, une coupe androgyne, une robe en filet de pêche, un perroquet sur l’épaule ou le classique basket-sans-chaussettes-et-bonnet-de-pêcheur, personne ne vous regardera de travers. Car qu’importe le degré d’extravagance de la mise, ce qui se cache en dessous est tout aussi prometteur. Poète oublié, politicienne LGBTQIA+, cultivatrice de spiruline ou avocat passionné de musique psychédélique, on ne sait jamais qui sont nos voisins de terrasse ou de pallier parmi toutes ces personnalités qui trouvent à Berlin une liberté d’être et qui alimentent sa population hors normes.
La chute du mur n’a pas seulement brisé la barrière physique de la ville, elle a permis qu’aucune autre barrière ne soit jamais plus érigée. Et c’est sans doute à travers sa scène artistique que Berlin exprime le mieux sa fougue. Sa créativité est débordante. Jaillissant d’esprits de génie ou complètement farfelus. Berlin est, selon les mots de David Bowie, “la plus grande extravagance culturelle que l’on puisse imaginer.” Elle est à la fois la reine de la musique techno et la mère de trois grands opéras. Elle compte une extraordinaire collection d’œuvres classiques, héberge les expositions les plus avant-gardistes, et offre refuge à quiconque revendique une âme d’artiste. Alors si vous êtes amateur de peinture sur crochet, de collage d’allumettes ou de musique de chambre sur xylophone, vous y trouverez sûrement votre eldorado.
L’Est berlinois est brute et avant-gardiste. Il concentre un grand nombre de bars et de boîtes de nuit. L’Ouest est plus chic et traditionnel. Représentant huit fois la superficie de Paris, la capitale allemande est tentaculaire, il est donc préférable de bien choisir son hôtel en fonction de son quartier de prédilection. Vous aurez l’embarras du choix parmi nos établissements préférés.
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