Un décor à l’italienne signé Francis Ford Coppola mérite forcément toute notre attention : et c’est précisément cela, le Palazzo Margherita un hôtel pensé par le réalisateur lui-même, dans une petite ville au sud de l’Italie. Difficile dès lors de ne pas penser au Parrain.
Tout comme ce célèbre chef d’œuvre, l’histoire du Palazzo Margherita commence par un mariage et remonte à plusieurs générations, en Italie. C’est ici que Sofia Coppola s’est mariée en 2011. Un an plus tard, sa famille a restauré le domaine et ouvert ses portes aux visiteurs, offrant ainsi une visibilité touristique à ce village où le grand-père de Francis a passé son enfance. L’empreinte personnelle des Coppola est omniprésente, et que vous soyez ou non cinéphile, c’est la personnalité artistique inimitable de la famille qui fait du Palazzo Margherita un lieu unique.
La famille Coppola qui s’implique personnellement dans chaque détail, comme l’explique à Tablet Christine Gaudenzi, directrice des ventes et du marketing de The Family Coppola Hideaways. « Qu’il s’agisse d’un nouveau concept ou d’un nouvel élément sur une carte, du tissu utilisé pour un coussin, d’une nappe ou quoi que ce soit d’autre, tout est d’abord validé par la famille Coppola. Tous les visiteurs le constatent : leurs établissements portent clairement la signature d’une famille d’artiste.»
La ville, Bernalda, n’est pas très renommée. La Basilicate est une région située entre le talon et la pointe de la Botte, plus célèbre pour accueillir le célèbre site de Matera, classé au Patrimoine mondial de l’humanité, et pour ses plages méditerranéennes de sable blanc. Mais pour Francis Ford Coppola, elle a acquis une portée quasi mystique.
Le grand-père de Coppola, Agostino, a émigré aux Etats-Unis en 1904 et depuis qu’il n’a jamais cessé de parler de sa ville d’origine: « elle avait l’air sortie d’un conte de fées », se se souvient Francis Coppola, qui y a fait son premier pèlerinage à l’âge de 22 ans. Connecté à ses racines par son grand-père, et par la cuisine « propre à la région, avec de la viande séchée, de la charcuterie et toutes sortes de spécialités de mouton », il ajoute : « la ville avait pris pour moi une dimension comme magique ». Il était déjà un illustre enfant du pays lorsqu’il a fait Le Parrain; l’achat du Palazzo Margherita était presque une fatalité. Alors qu’il participait à la festa, locale, faite de musique, de gastronomie et d’illuminations, Coppola fut invité au palazzo pour profiter d’une meilleur vue sur les festivités. C’est le jardin intérieur qui lui fit en premier une forte impression.
« Tout le monde disait que devais l’acheter, le restaurer et faire le Palazzo Coppola. Mais je ne savais pas quoi en faire lorsque moi et ma famille ne serions pas là. » Cette réflexion finit de sceller le sort.
Le Palazzo Margherita est en fait le cinquième hôtel de Coppola, et le dernier d’une série d’établissement illustrant l’idée que l’hôtelier est un artiste, et l’hôtel une œuvre d’art. « A une époque, je ne faisais pas beaucoup de films », explique Coppola. A la place, « je faisais ces “Lodges” ». Tout comme un film, « il faut monter un spectacle. Tout commence par une idée, un thème : un palazzo de loisirs, par exemple, et ensuite on s’occupe des millions de détails. »
La bâtisse néoclassique du 19ème siècle était dans un triste état lorsque Coppola l’a acquise, bien loin de la grande époque où elle était le siège de la riche famille Margherita. Il a fallu près d’une décennie pour la restaurer. Aujourd’hui, planchers d’origine en marbre, fresques et peintures à la main ont été magnifiquement rénovées par des artisans locaux, en collaboration avec Coppola et son équipe. Les suites sont spacieuses, et surmontées de hauts plafonds. Certaines ouvrent directement sur ce jardin pittoresque dans le patio intérieur, au centre duquel trône une majestueuse fontaine ; d’autres portent le nom du membre du clan Coppola à qui elles doivent leur décor (en collaboration avec le décorateur Jacques Grange, connu des amateurs pour son travail à l’établissement new-yorkais the Mark).
La suite Francis arbore un carrelage et des motifs au plafond d’inspiration nord-africaine, hommage à sa grand-mère, née en Tunisie. La « Sofia » affiche un balcon Juliette et des « fresques peintes à la main » évoquant « un jardin d’été brumeux au crépuscule ». La suite Roman révèle l’admiration du fils de Coppola pour le style Art-Déco, et la suite Gia est baptisée en l’honneur du premier petit-enfant de Coppola, avec un décor Rococo et une fresque représentant Amour et Psyché.
Au premier, le grand salon est surmonté d’un lustre qui cède la place à un projecteur : le cinéma du Palazzo Margherita propose plus de 300 films italiens sélectionnés par Coppola lui-même. Une cuisine où l’on peut s’attabler, un restaurant côté jardin, une piscine et trois bars viennent compléter les espaces communs.
Mais c’est surtout l’authenticité de cette ville « inexplorée » qui a tout de suite conquis Francis Coppola, et si la ville a « indubitablement gagné en renommée grâce au Maestro Coppola », comme l’affirme l’hôtel à Tablet, « elle reste un lieu calme et reposant » ou touristes et population locale goûtent aux saveurs de la tradition le long de ses ruelles étroites.
L’établissement organise des excursions à travers la Basilicate pour ses résidents qui, lors d’un séjour de 4 nuits en moyenne, passent leur temps entre l’hôtel, Matera, les différentes randonnées et sites archéologiques à visiter, et les innombrables occasions de se régaler ou de boire un verre dans chaque recoin du pays.
Avec une critique pareille, impossible de ne pas aller voir le film. Et pour Coppola, la métaphore s’applique à tous les niveaux : « Les membres du personnel sont les acteurs du film, et les hôtes, les spectateurs », explique-t-il au L.A. Times en 2014. « Les hôtes viennent ici découvrir tout un monde, un monde parfois magique. Et comme dans un film, il y a toujours quelque chose, parfois un petit détail, que l’on garde en mémoire. »
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