Parmi les chaînes hôtelières de luxe, le groupe Aman offre un niveau de qualité et de service et une attention aux détails inégalables. Mais ses hôtels se distinguent avant tout grâce à l’histoire unique qu’ils nous racontent, celle de leur environnement.
Notre relation avec les hôtels Aman remonte à nos débuts, il y a presque vingt ans. À cette époque, le groupe hôtelier s’était déjà imposé comme l’incarnation absolue de l’hospitalité de luxe. Leurs hôtels étaient légendaires. C’était pour nous un petit événement à chaque fois que nous avions l’opportunité d’en ajouter un à notre collection. Chaque nouvel hôtel Aman portait encore plus loin notre industrie en pleine croissance. Et c’est avec le même enthousiasme que nous ajoutons aujourd’hui l’ensemble des hôtels Aman à notre programme Tablet Plus.
Après avoir fait ses débuts en Asie du Sud-Est en 1988, le groupe Aman a conquis le monde entier, offrant au paysage hospitalier les hôtels boutiques les plus innovants et les plus luxueux, mais aussi une éthique inspirante pour l’ensemble de l’industrie. Ce que l’on retrouve invariablement dans ses plus beaux hôtels boutiques – une relation symbiotique avec leurs cadres, l’importance de l’expérience offerte et un dévouement au bien-être – est directement lié à son tout premier établissement, le glamour Amanpuri de Phuket, et à l’héritage tiré de son succès.
À la fin des années 80, alors que les complexes hôteliers commencent à coloniser Phuket, l’Amanpuri, lui, se tourne vers l’héritage de son pays d’accueil pour façonner un lieu « aussi thaïlandais que possible, en matière de design et d’atmosphère ». Il envoie alors son architecte vedette, Ed Tuttle, étudier les temples bouddhistes et les maisons traditionnelles du pays afin d’y puiser son inspiration. Le résultat : des pavillons – constructions indépendantes sur pilotis – qui ne pourraient exister nulle part ailleurs, des intérieurs décorés d’antiquités locales, et pour les voyageurs qui souhaiteraient voir un peu plus du pays, une virée sur l’eau à la découverte des plus belles spécificités thaïlandaises.
Qualifier cela de formule serait aller à l’encontre de ce que la marque Aman représente. Mais c’est cette idée d’un luxe défini et inspiré par son environnement qui a pétri ce mastodonte de l’hospitalité. L’hôtelier allait s’inspirer de l’âme de l’Amanpuri pour le reste de sa collection en pleine expansion, avec une architecture – pensée par Ed Tuttle et ses collaborateurs Kerry Hill et Jean-Michel Gathy – qui serait avant tout au service de son décor, mettant partout en valeur son caractère extraordinaire.
“Selon moi, l’esthétique d’Aman est équilibrée, paisible, agréable, discrète et malgré tout spectaculaire – elle est une succession de drame et d’intimité”, a déclaré Jean-Michel Gathy, en essayant de qualifier le charme des hôtels du groupe. Si nous devions en faire autant, nous dirions que le pouvoir de l’Aman réside dans sa capacité à mettre en valeur les aspects les plus fascinants de son cadre, non seulement à travers sa conception, mais aussi par le biais d’expériences et d’aventures adaptées aux inclinations de chaque visiteur.
Il s’agit d’un certain type de luxe qui attire un certain type de visiteurs assidus – des fidèles du groupe qui ne séjournent pas dans un hôtel Aman simplement parce qu’il y en a un dans la région. Ce sont des voyageurs qui se trouvent dans la région précisément parce qu’il y a un hôtel Aman.
Aujourd’hui, le groupe compte 32 hôtels dans 20 pays différents. Le plus récent est l’ Aman Kyoto, qui a ouvert ses portes l’année dernière. Huit autres établissements sont en préparation, dont un – situé dans le Crown Building de Manhattan – qui incarnera « la splendeur de l’âge d’or et le dynamisme de la Cinquième Avenue ». Cette brève description, dont la vision dépasse de loin celle de l’ »hôtel de Midtown », traduit l’importance de l’identité de chaque hôtel Aman.
Pour vous permettre de mieux comprendre l’histoire d’Aman, voici 11 de ses hôtels qui incarnent le mieux la sensibilité ambitieuse du groupe.
Tous sont des hôtels Tablet Plus.
Aman Tokyo
Tokyo, Japon
C’est en grande partie grâce à ses adresses privées dissimulées dans de magnifiques et paisibles recoins naturels qu’Aman a acquis sa réputation. Mais son concept est-il reproductible dans les villes les plus animées du monde? Il suffit de jeter un œil à l’Aman Tokyo pour avoir la réponse. Pour sa première expérience en milieu urbain, le groupe s’est emparé du sommet d’un gratte-ciel qu’il a transformé en un havre de paix digne de ses prédécesseurs. Depuis le 33e étage de la tour Otemachi, les rues de la ville ne sont plus qu’un simple souvenir. Et cela grâce à des espaces modernistes hautement apaisants, presque religieux, et à des intérieurs, chefs-d’œuvres signés Kerry Hill, un habitué du groupe, qui restent en grande partie fidèles à l’idiome japonais. Ne vous attendez pas à trouver des tatamis partout, mais un subtil parfum traditionnel.
Que dire de l’endroit? Pour faire court : tout est parfait. Les chambres sont une interprétation moderne et urbaine du ryokan classique, tout comme l’extraordinaire spa, avec ses bains inspirés de l’onsen traditionnel à l’eau de source. Les vues sont spectaculaires bien sûr, et l’emplacement de la tour, à l’orée des jardins impériaux, ne gâche rien au décor. Des visites de la scène artistique tokyoïte et des excursions au mont Fuji donnent une idée de la gamme des activités proposées.
Amangalla
Galle, Sri Lanka
Situé entre les murs du célèbre Fort Galle sri-lankais, site protégé au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’Amangalla est la preuve que la philosophie de l’Aman s’adapte à tout environnement, même historique. Construit par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en 1684, le bâtiment a ouvert ses portes au public en 1863 sous la forme de l’Oriental Hotel, aujourd’hui le plus ancien hôtel en activité d’Asie. Beaucoup de choses ont été préservées, à commencer par les plafonds vertigineux du Grand Hall ornés de ventilateurs et de lustres, et les intérieurs des différents espaces de vie ont été meublés à partir de pièces d’origine. Les vues sont empreintes du même charme historique, partagées entre les jardins vieux de 200 ans, les remparts du Fort, la Groote Kerk (Grande Église) toute proche et le port au loin.
L’exploration du Fort est incontournable : une simple promenade permet d’admirer la vieille église, le manoir du gouverneur, les entrepôts d’épices et le phare. Dans un registre un peu plus moderne, l’Amangalla dispose d’un spa éclairé à la bougie et organise des virées variées à Galle. L’observation des baleines et des dauphins, des cours de cuisine et des repas privés dans la cuisine traditionnelle complètent la palette des activités. Si l’Amangalla ne manque de rien, le groupe recommande toutefois de prolonger votre séjour à l’Amanwella, situé à deux heures de route de là sur une plage isolée ourlée de palmiers.
Amangiri
Lac Powell, Utah
Au milieu d’une étendue désertique de 240 hectares, une merveille moderniste qui a nécessité l’autorisation du Congrès américain, rien que cela, pour se faire une place au cœur des parcs nationaux. Si vous parvenez à lever les yeux de ce cadre irréel pour apprécier un instant l’architecture de cet hôtel, vous remarquerez qu’elle a été conçue autour de ce qui est sans doute la piscine la plus époustouflante de l’hémisphère nord. Une piscine enroulée
autour d’une tête rocheuse qui transperce le paysage. Si certains architectes seraient tentés de réchauffer les contours rugueux du sud-ouest désertique avec des intérieurs riches et doux, les suites ici font tout l’inverse. En témoignent leurs murs en béton et leur mobilier en bois brut qui repoussent les limites du minimalisme. La frontière entre intérieur et extérieur est subtile, laissant place ici et là à des salons ouverts sur l’immensité du désert.
Amangani
Jackson Hole, Wyoming
La première création américaine d’Aman ne ressemble à aucun autre établissement du Wyoming, ni même des Rocheuses : suspendues à plus de 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer, surplombant la vallée de Jackson Hole, une structure imposante taillée dans le grès brut de l’Oklahoma, parsemée de verre et de séquoia du Pacifique. Une sorte d’interprétation du thème rustique occidental façon minimalisme oriental, qui ose, ici et là, des déclinaisons du motif régional plus raffinées, comme des chaises en peau de vache tissée et des revêtements en faux loups.
Tout comme son homologue américain l’Amangiri, l’offre de découvertes de l’Amangani est sans limite. Pendant la belle saison, les naturalistes de l’hôtel vous guident à travers Yellowstone et le Grand Teton. En hiver, le lounge de ski privé, situé à seulement 20 minutes de là, occupera les hôtes qui ne trouveraient pas leur bonheur entre l’héliski, le traîneau à chiens et la motoneige.
Amankora
Thimphu, Bhoutan
Le royaume himalayen du Bhoutan n’a ouvert ses portes au tourisme qu’au début des années 2000. Et Aman a été le premier groupe hôtelier international invité à s’y installer. Au lieu d’un seul établissement, Aman a opté pour une série de cinq lodges, répartis sur cinq sites à travers le pays – près de la ville de Paro, dans la capitale Thimphu et dans les régions encore plus reculés de Punakha, Gangtey et Bumthang. Ils constituent les cinq étapes d’une kora, un « voyage circulaire » établi pour les visiteurs qui souhaitent explorer à travers la philosophie d’Aman ce pays encore peu connu.
Les voyageurs qui choisissent de visiter plusieurs sites peuvent prendre le temps de traverser les cols de montagne ou bien admirer la vue depuis la vitre d’un hélicoptère, et utiliser le temps ainsi gagné pour des excursions à travers le paysage alentour et ses monastères historiques. L’hébergement est légèrement plus spartiate que dans les autres établissements du groupe – pas de télévision ni de service de chambre ici – mais les suites compensent cela par le charme de poêles à bois, des lits princiers et de luxueux bains terrazzo. Tous les sites disposent d’une offre bien-être qui fait la renommée du groupe. La nouvelle piscine de l’Amankora Punakha s’entoure même de rizières, de vergers et de vues sur les montagnes.
Aman-i-Khas
Ranthambhore, Inde
Difficile de faire plus proche de la nature que L’Aman-i-Khás, tapi dans le parc national de Ranthambore, au Rajasthan : une simple collection de tentes, et autour, des hectares de faune et de flore sauvages et l’une des plus belles réserves de tigres de l’Inde. Mais comme vous vous en doutez, on ne vit pas vraiment à la dure ici. Bien qu’elles aient été conçues comme des tentes, ses dix suites disposent du chauffage, de la climatisation et de ventilateurs de plafond. Leur décoration minimaliste au style moghol/colonial est luxueuse, agrémentée d’un mobilier sobre et d’une palette crème et boisée apaisante. Les chambres et les salons sont encadrés par de lourds rideaux de coton, et les salles de bain sont équipées de baignoires profondes et de douches séparées.
Le sentiment d’isolement est le plus bel attrait de l’Aman-i-Khás, et la faune locale sa principale attraction. Depuis le toit ouvert de son véhicule, on scrute les mouvements des cerfs, des antilopes, des gazelles, des crocodiles, de toutes sortes d’oiseaux, et même parfois des tigres. On peut également parcourir les environs à pied, visiter l’ancien fort de Ranthambore et faire un safari à dos de chameau dans le parc.
Aman Sveti Stefan
Sveti Stefan, Montenegro
Si le groupe Aman s’épargne le labeur de bâtir une propriété de toute pièce, c’est qu’il a pour cela une très bonne raison. Celle de l’Aman Sveti Stefan est incontestable. L’île de Sveti Stefan, représentée sur toutes les cartes postales du Monténégro, est le site le plus emblématique du pays. Il s’agit d’un îlot merveilleusement pittoresque relié au continent par une bande de terre extrêmement étroite, entouré de remparts et parsemé de vieux bâtiments aux toits rouges. Aujourd’hui, le village est tout entier aux mains d’Aman. De l’extérieur, il ressemble en tous points au village de pêcheurs traditionnel qu’il était, en mieux entretenu; tandis qu’à l’intérieur, on constate que le groupe Aman est bien passé par là : des suites spacieuses, ultra luxueuses mais jamais dans l’excès.
Avec ses vieux murs en pierre et ses détails d’origine comme des plafonds charpentés aux poutres massives, son esthétique est presque rustique. Mais malgré son aspect traditionnel, les salles de bain semblables à de mini spa, les lits king size qui font rêver ainsi que l’abondance de matériaux précieux ne donnent pas vraiment l’impression de vivre dans un village de pêcheurs du 15e siècle. Entre plages de galets, domaines viticoles, villes anciennes et fjord de Boka Bay protégé par l’UNESCO, les activités portent bien la signature Aman.
Amanjena
Marrakech, Maroc
Se tenant juste à l’extérieur de Marrakech, l’Amanjena, inspiré par les bâtiments de couleur rose de la ville, ressemble davantage à un palais d’été intimiste qu’à un riad. L’architecte du groupe, Edward Tuttle, exprime ici une sorte de rêve arabe épuré, fidèle aux conventions de l’architecture islamique, évitant toutefois les motifs denses du genre au profit d’un look plus uniforme. Quarante pavillons et maisons indépendantes peuplent les jardins paysagers – parsemés de fontaines de marbre et de piscines paisibles réfléchissantes. Certains hébergements jouissent de leur propre piscine, et tous possèdent un espace de vie ouvert sur l’extérieur. Conçues en marbre vert du Maroc et équipées de larges baignoires, les salles de bain sont particulièrement remarquables.
On y trouve un spa, naturellement, avec hammams, gymnase et piscine de 33 mètres. Un restaurant japonais, le Nama, et un restaurant marocain récompenseront (ou ruineront) vos efforts. En résumé, l’Amanjena est la combinaison inspirante d’une architecture sublime et d’un confort suprême, un ajout digne du groupe Aman mais aussi l’un des hôtels les plus séduisants du pays.
Amanera
Rio San Juan, République dominicaine
S’étirant sur un segment côtier magnifiquement sauvage du nord de l’île, l’Amanera est à la fois élégant, respectueux de son environnement, vaste et isolé. Il est l’archétype de l’hôtel de plage de luxe. Chacun de ses hébergements occupe une casita indépendante jouissant d’une vue directe sur la mer et pour moitié, d’une piscine privée. Leurs intérieurs marqués par de hauts plafonds, des encadrements de porte en bois, des carreaux de verre, des tables basses et des panneaux sculptés évoquent le style minimaliste japonais. Mais fidèles à la philosophie du groupe de mettre en valeur l’architecture et l’artisanat locaux, les matériaux de construction et les œuvres d’art sont indigènes.
Les randonnées écologiques au sein de la réserve naturelle de 160 hectares qui entoure la propriété et un partenariat avec le Kite Club – le plus grand centre de sports nautiques du pays – donnent un petit aperçu des activités proposées.
Amanyangyun
Shanghai, Chine
Que feriez-vous si vous possédiez, en plus d’une banale parcelle de terrain à l’orée du centre-ville de Shanghai, un ensemble de maisons historiques datant des dynasties Ming et Qing, situées dans la province du Jianxi à 700 kilomètres de là, qui seraient sur le point d’être submergées par un projet de barrage? Si vous êtes Monsieur Ma Dadong, entrepreneur et natif du Jianxi, vous multipliez les efforts pour sauver ces maisons en les déplaçant – brique par brique, pierre par pierre – jusqu’au site de votre tout nouvel hôtel de luxe : l’Amanyangyun. Et pour faire bonne mesure, vous faites également venir une forêt entière, comprenant plus de dix mille arbres à camphre séculaires, pour leur fournir une toile de fond pittoresque.
Ce qui n’a pas été conçu par les artisans des dynasties Ming et Qing a été conçu par Kerry Hill. Il est à l’origine des espaces communs contemporains – le restaurant, le spa – mais aussi des suites, des pavillons et des villas qui occupent aujourd’hui les maisons historiques. Et si chaque Aman dispose d’un impressionnant spa, celui de l’Amanyangyun est l’un des plus grands de Shanghai : dix salles de soins, deux salles de bain, une piscine intérieure chauffée de 20 mètres… on pourrait continuer comme cela pendant longtemps.
Aman Venice
Venise, Italie
Si le cadre de l’Aman Tokyo a pu contraster avec les environnements plus reculés que privilégie habituellement le groupe, Venise possède, malgré sa situation urbaine, des qualités qui évoquent les premières adresses Aman. Comme beaucoup des paysages prisés par le groupe, Venise semble faire partie d’un autre monde. Et de façon plus terre à terre, les hôtels Aman maîtrisent déjà l’art de l’arrivée en bateau (indispensable pour accéder à leurs îles désertes) et ça tombe bien car cette compétence est particulièrement bienvenue dans une ville percée de canaux.
Glissées entre les murs d’un palazzo Renaissance du 16e siècle soigneusement préservé, les 24 chambres intimistes s’habillent de fresques réalisées par l’artiste vénitien du 18e Giovanni Battista Tiepolo. Certaines, comme l’une des deux chambres avec jardin privé, ont le rare privilège de donner sur le Grand Canal. Tout comme les Amans plus ruraux s’entourent de guides experts en nature, celui-ci s’adapte aussi bien à son décor. Pour animer les visites, des chefs cuisiniers, des historiens de l’art et des experts en littérature, selon le visage de Venise qui vous enchante le plus.