La liste des 50 meilleurs restaurants du monde vient d’être dévoilée. Notre recommandation? Allez goûter par vous-même!
On ne va pas se le cacher, on adore manger. Réunion de famille, catalyseur social, œuvre culturelle, cause nationale, le plaisir de manger est servi à toutes les sauces. Certains en font un métier, d’autres un combat écologique, de plus en plus se définissent en fonction de ce qu’ils mangent ou ne mangent pas, au fil des croyances et des tendances. On planifie même nos journées autour de ces trois repas sacralisés, alors pourquoi ne pas faire de même pour ses vacances?
Chaque pays possède sa propre identité culinaire, jouant de spécialités locales qui marquent les palais avec plus ou moins de succès. Les mets victorieux créent un doux souvenir, appellent à revenir et s’exportent dans le monde, hissant haut le drapeau national. Mais s’il est aujourd’hui possible de découvrir les saveurs du monde entier sans quitter son quartier, galette bretonne, spaghettis al dente, bœuf de Kobe et guacamole relevé ne sont jamais aussi bons qu’à la maison.
Cuisine Mexicaine
Pujol
Atteignant la 12e place du classement, Pujol, dirigé par le célèbre chef Enrique Olvera, décroche le titre du meilleur restaurant d’Amérique du Nord. Il faut dire qu’Enrique Olvera, également récompensé pour son établissement new-yorkais Cosme (23e place et conduit par la meilleure chef 2019, Daniela Soto-Innes) ne se repose pas sur ses lauriers. En constante évolution, ses assiettes délicates, graphiques et millimétrées puisent dans les fondements de la cuisine mexicaine pour en offrir une interprétation toujours plus moderne et créative. Techniques et terroir mexicains sont célébrés au même titre que les saisons à travers un menu gastronomique de sept plats comme le poulpe au chintextle et pickles de carottes ou encore la dégustation de tacos en dix façons. Son nouveau décor, à la fois brut et végétal, parfait le moment.
L’une des plus populaires au monde, la cuisine mexicaine a su imposer ses saveurs marquées aux papilles des cinq continents ; elle a d’ailleurs été reconnue comme patrimoine immatériel de l’UNESCO. Avec ses quelque neuf millénaires au compteur, elle est aussi l’une des plus vieilles cuisines du monde. Les cultures locales de maïs, haricots, avocats, tomates, courges et piments se mêlèrent là aussi aux nouveautés coloniales espagnoles comme la viande, les laitages et le riz. Tacos, enchiladas (héritées des Mayas), tostadas, fajitas et quesadillas figurent parmi les spécialités les plus connues, sans parler du guacamole pour lequel il faut remercier les Aztèques. Obtenue à partir d’une vingtaine d’ingrédients, la sauce mole est un composant majeur de cette cuisine, tout comme le maïs que l’on vend en brochettes, elote, à chaque coin de rue.
OÙ SÉJOURNER:
Nima Local House Hotel – Ravissante maison de ville au parfum européen, le Nima Local est un hôtel boutique au charme et à la taille d’une demeure privée. Derrière sa façade pleine d’élégance, il dévoile un intérieur pointu tout en légèreté. Son patio végétal ouvre une bulle d’oxygène en plein Mexico et son concierge se fera une joie de vous réserver une table dans les établissements les plus en vogue.
Cuisine Italienne
Piazza Duomo
Comment parvenir à séduire et à surprendre des Piémontais aux palais affinés depuis des générations par les produits et les recettes de leur région? C’est le secret du chef Enrico Crippa, ancien élève du chef Gaultiero Marchesi, dont le restaurant triplement étoilé remporte la 29e place au classement mondial. En s’appuyant sur son propre jardin, le chef s’est fixé pour objectif de redonner vie à des saveurs du terroir éclipsées par les fadeurs de supermarché. Les mets sont associés aux vins de la famille Ceretto, grands producteurs piémontais. Et si vous souhaitez finir la bouteille, bonne nouvelle, trois chambres et une suite ont été aménagées sur place pour les bons vivants.
Définir la cuisine italienne n’est pas une mince affaire quand chaque village revendique sa propre identité culinaire. C’est avant tout une histoire de famille! La saisonnalité, la qualité du terroir, les routes du commerce et les recettes ancestrales sont chacun des ingrédients qui composent la cuisine du pays. C’est une œuvre méditerranéenne, portée par un climat d’une délicieuse douceur, à laquelle se sont greffés quelques péchés mignons comme le vin, le café, le fromage ou encore la charcuterie, sous influence germanique.
Apportées par la cuisine arabe, les pâtes, dont la farine de blé est facilement produite dans un pays agricole comme l’Italie, s’imposent dans les assiettes. Jamais ennuyeuses, leurs centaines de silhouettes rivalisent d’inventivité. Tomates et huile d’olive complètent le régime italien, quelque soit la région du pays. Originaire de Naples, la pizza ne tarde pas à envahir elle aussi la péninsule. Si tout le monde s’accorde sur son lieu de naissance, l’origine de la célèbre Margherita est source de bien des légendes : selon la plus populaire, elle aurait été créée par le pizzaiolo du palais pour la reine Marguerite de Savoie qui, lors de sa visite à Naples en 1889, aurait succombé à la recette locale. Autre trio aux couleurs nationales : la salade caprese, venue de Capri, alterne rondelles de tomate et de mozzarella (de préférence di bufala) saupoudrées de basilic frais. En dessert, une autre spécialité dont l’histoire fait débat, mais dont le nom et le goût ne trompent pas : le tiramisu, qui signifie « remonte-moi le moral », met tout le monde d’accord avec ses biscuits cuillère trempés dans le café, sa mousse mascarpone et sa poudre de chocolat.
OÙ SÉJOURNER:
Castello Di Guarene – Situé à seulement un quart d’heure de route, le Castello Di Guarene est le point de chute idéal pour faire du Piazza Duomo votre nouvelle cantine. Surplombant la campagne piémontaise de ses jardins millimétrés, il est taillé sur mesure pour un séjour aristocratique. Il faudra vous y faire!
Cuisine Argentine
Don Julio
Créé par un fils et petit-fils d’éleveurs, Don Julio connaît son sujet à la perfection. Dans les cuisines du 34e meilleur établissement au monde, on ne travaille qu’avec des produits nobles. Les pièces de viande proviennent de troupeaux de races britanniques Angus et Hereford, élevés en pâturage dans la campagne de Buenos Aires. Ces viandes tendres et très peu grasses sont portées à maturation pendant au moins trois semaines avant d’être cuites sur un grill traditionnel et servies accompagnées de malbec. La cuisine ouverte vous invite à découvrir les différentes pièces travaillées, expliquées dans le détail par une équipe attentive, et tout le savoir-faire autour de la cuisson. En érigeant son restaurant sur ces deux fiertés nationales, le sommelier Pablo Jesus Rivero prenait un risque. Le prix de l’hospitalité décroché en 2018 et son entrée cette année dans le monde fermé des 50 meilleures tables du monde nous prouve qu’il a relevé le défi avec brio.
Amateurs de viande, par ici! Largement carnivore, la cuisine argentine a opéré un joyeux mélange entre les productions agricoles locales et les différentes traditions culinaires de ses nombreux immigrants – l’Argentine accueille la 2e plus grande concentration d’immigrés au monde – en majorité espagnols et italiens. La dimension familiale et affective de la cuisine est très importante. On cuisine pour faire plaisir et pour se retrouver, à l’image de l’asado, le traditionnel barbecue où l’on déguste des grillades pendant plusieurs heures dans une atmosphère conviviale. Le terme désigne aussi une technique de cuisson au grill.
Typique de l’asado et de la cuisine de rue argentine, le choripán est le hot dog local. Servie dans du pain, sa saucisse de porc s’accompagne d’une sauce chimichurri et de condiments. Également populaires, les empenadas, petits chaussons fourrés de viande ou de légumes cuits au four ou dans l’huile, se mangent facilement sur le pouce. En famille, l’escalope milanaise, fine tranche de bœuf ou de poulet enduite de chapelure, remporte un franc succès. Autre recette nationale, le locro est servi traditionnellement le 25 mai pour célébrer la Révolution de mai en Argentine. Il s’agit d’un plat mijoté à base de maïs, de bœuf ou de porc, de tripes, de chorizo et de quelques légumes quand même! Côté sucré, les Argentins se régalent de dulce de leche, une confiture de lait réalisée à base de lait et de sucre mijotés que l’on glisse dans tous les desserts. Et pour ne pas s’endormir en phase digestive, on sirote du maté confectionné à partir d’une plante amazonienne.
OÙ SÉJOURNER:
Mio Buenos Aires – Si vous appréciez le respect des traditions culinaires, vous n’êtes pas contre un brin de modernité et un soupçon de sophistication pour assaisonner votre expérience hôtelière. Matières nobles, mise élégante et spa complèteront le plaisir des sens.
Cuisine Chinoise – Accent Cantonais
The Chairman
En atteignant la 41e place, le chef Kwo Keung Tung redore le blason d’une cuisine cantonaise bien trop souvent réduite aux bouis-bouis des grandes villes. Le chef privilégie une cuisine simple, sans fioritures, basée sur les saveurs pures de produits frais, locaux et de grande qualité. Il sélectionne les meilleures pêches du jour, concocte ses propres huiles, garde jusqu’à parfaite maturation viandes et conserves dans la ferme du restaurant et laisse mijoter ses sauces pendant des heures pour proposer une cuisine d’excellence. Le menu est taillé sur mesure en fonction de la saison et de l’expérience des clients au sein du restaurant. Le Spicy Peppercorn Flowery Crab est son plat emblématique, tout comme ses couteaux aromatisés au citron (10 ans d’âge) et aux herbes.
La cuisine chinoise est la traduction de nombreux principes, croyances et savoirs développés au cours de millénaires. Elle revêt tout à la fois une fonction sociale et médicinale, cherchant l’équilibre des saveurs, des couleurs, des textures, des températures et des énergies, entre yin et yang. Selon ses régions, la Chine culinaire se distingue à travers huit grandes cuisines traditionnelles : celles de l’Anhui, du Guangdong, du Fujian, du Hunan, du Jiangsu, du Shandong, du Sichuan et du Zhejiang. Il faut ajouter à cela toutes les influences extérieures, les grandes diversités climatiques du pays et les distinctions en fonction des classes sociales.
Vieille de deux millénaires, la cuisine cantonaise est la plus répandue dans le monde. Originaire de Guangdong, elle s’est fait connaître à travers ses nombreux immigrés installés en Europe et en Amérique. Elle utilise diverses techniques de cuisson, privilégiant le wok et la vapeur, avec une main légère sur les épices. Les principaux constituants de cette cuisine sont les dim sum, bouillons, viandes de toutes sortes et produits de la mer. Originairement servis au petit-déjeuner pour accompagner le thé, les dim sum, petites portions cuites à la vapeur, au four ou dans l’huile, sont aujourd’hui consommés à tout moment de la journée. Les plus populaires sont les dumplings aux crevettes ou au porc, les buns au porc et le congee, un porridge de riz.
OÙ SÉJOURNER:
The Murray, Hong Kong, A Niccolo Hotel – Le Murray applique la même recette que son voisin The Chairman : des matériaux de grande qualité, des lignes sans fioritures et une attention portée à chaque détail pour un résultat d’excellence. Traduction : salles de bains en marbre, chambres de ministre avec vues époustouflantes et cuisine cantonaise étoilée ; il pourrait parfaitement revendiquer sa place au classement des 50 meilleurs hôtels au monde.
Cuisine Sud-Africaine
Test Kitchen
Élu meilleur restaurant du continent africain, le Test Kitchen monte sur la 44e marche en jouant sur la dualité entre lumière et obscurité, aussi bien dans la mise en scène de ses plats que dans celle de son restaurant. Dans un pays longtemps divisé par l’apartheid, le chef rassemble techniques et produits sud-africains dans une assiette influencée par les saveurs du monde. Le tartare d’antilope avoisine ainsi dans le noir le thon du Japon et les légumes coréens, tandis que sous la lumière le bibimbap se déguste avec un riesling gourmand.
La cuisine sud-africaine est étroitement liée à l’histoire du pays. Bâtie sur les traditions culinaires des ethnies locales, elle s’est imprégnée des recettes européennes en même temps que la colonisation et les migrations. Elle s’est également enrichie de saveurs asiatiques, facilitées par sa situation côtière, et d’autres cuisines africaines pendant la période de l’esclavagisme.
Grands consommateurs de viande, les Sud-Africains sont particulièrement friands de barbecue, le braai. La saucisse du fermier ou boerewors, aromatisée à la coriandre et souvent faite maison, a gagné toute sa place sur le grill. Servi en accompagnement, le chakalaka est un mélange épicé de légumes mijotés. Il se marie très bien avec le pap, bouillie de maïs qui s’apparente à la polenta. En version séchée, fumée et épicée – technique utilisée par le passé pour la préserver – la viande se déguste aussi comme encas, le biltong. Le plus souvent au bœuf, on en trouve également à l’antilope et à l’autruche. En dessert, la milk tart est une recette traditionnelle à base de lait, d’œufs, de farine et de sucre saupoudrés de cannelle. Chaque famille a sa propre recette. Autre plaisir sucré particulièrement apprécié, les koeksisters sont des beignets frits recouverts de sirop ou d’éclats de noix de coco qui se mangent sans faim.
OÙ SÉJOURNER:
The Cellars-Hohenort – Planté dans un majestueux décor de vignes et de jardins avec les reliefs du Cap en arrière-plan, le Cellars-Hohenort est une demeure de campagne cossue qui combine tous les plaisirs de la région, en particulier viticoles. Elle complètera à merveille votre expérience gastronomique.