En voyant une île grecque, vous pensez peut-être les avoir toutes vues. Paros vous prouvera volontiers le contraire. Ce petit bout de rêve en mer Égée possède non seulement tous les charmes des Cyclades, mais aussi une modestie, une richesse et une quiétude qui se font rares. N’attendez pas l’été pour profiter pleinement du tête-à-tête.
Paros, c’est la quintessence de l’île grecque. Un titre que revendiquent toutes les Cyclades, nous direz-vous. Mais Paros n’est ni Santorin ni Mykonos. Et pour ceux qui recherchent authenticité et tranquillité, c’est tant mieux. Bien qu’elle possède sa part de restaurants vue mer et de petites boutiques débordantes de paniers tressés, elle est bien moins festive, bien moins peuplée que ses voisines. Ce qu’elle possède, en revanche, c’est le trio gagnant : villages immaculés, petits ports de pêche et cette palette de bleus dont seule la Grèce a le secret. Sans parler de son riche passé.
Le charme opère instantanément. Paros séduit d’emblée, sans efforts ni frivolités. Presque à son insu. Discrète et brute, elle se passe volontiers du superflu. Passé son embarcadère sans charme – on ne peut pas lui demander l’impossible non plus – on comprend qu’on est à la bonne adresse. Là, juste derrière la jetée, sa minuscule capitale nous déroule le tapis blanc : un entrelacs de ruelles pavées aux façades taillées dans la pierre et parées de fleurs éclatantes. C’est l’apparition de la mariée. Dans sa robe immaculée, elle nous accueille en toute modestie, à peine consciente de sa beauté d’une pureté éclatante. Les portes bleues et les bougainvilliers flamboyants apportent juste ce qu’il faut de couleur, aiguisés ou tamisés par les jeux de lumière.
Au détour d’une rue, sans annonce ni tambours, des trésors d’architecture : là, un château bâti par les Vénitiens, ici, une chapelle au dôme azur qui surplombe la mer, et en contrebas, celle qui fut baptisée l’église aux 100 portes. Cette élégante structure tout en pierres fut érigée au 4e siècle par Constantin, premier empereur de Constantinople – et reconstruite au 18e siècle à la suite d’un tremblement de terre. Rien que cela.
Et ce n’est pas tout. L’île a su garder sa simplicité et son authenticité, alors qu’elle aurait bien d’autres raisons de parader. Populaire aujourd’hui, elle l’était déjà 3 millénaires avant Jésus-Christ. En cause : la finesse et la pureté du marbre blanc dont recelait son sol. Un marbre précieux, recherché par les plus grands artistes de l’Antiquité. Il servit notamment à façonner la Vénus de Milo, et plus tard le tombeau de Napoléon. Centre commercial, puissance maritime et riche exportatrice de marbre, Paros attire la convoitise de ses multiples voisins qui, pendant des millénaires, l’occupent tour à tour : Crétois, Arcadiens, Ioniens, Égyptiens, Romains, Turcs, Grecs…
Aujourd’hui, ses occupants estivaux sont tout aussi cosmopolites, quoique plus tranquilles. Ils se concentrent à Parikiá et à Náoussa, son petit port de pêche. Ils y trouvent la carte postale cycladique qu’ils sont venus chercher : du blanc, du bleu et des petits bateaux de pêche paisiblement amarrés qui se fondent entre ciel et mer. Les restaurants de poisson dressent leurs tables au bord de l’eau, les tavernes animent les petites rues ombragées et les plages de sable apportent une fraîcheur bienvenue.
On pourrait se contenter de cette offre idyllique. Mais là encore, ce n’est pas tout. En s’enfonçant dans les terres, on découvre un tout autre paysage. Un décor désertique qui passerait facilement pour une planète tirée de la Guerre des étoiles. L’horizon vallonné est couvert de garrigue rase, grillée par le soleil d’été. Des chemins de randonnée sillonnent à travers champs, eux aussi passés au rotissoir : céréales, vignes, tabac… Les oliviers et les figuiers apportent quelques touches de verdure à cet ensemble presque lunaire. Des plages émeraude grignotées par la roche, des villages hors du temps, des monastères isolés, des églises campées face à la mer et les vestiges d’un sanctuaire dédié aux dieux grecs attendent ceux qui s’aventurent au-delà du cliché Instagram. Et s’agissant de la deuxième plus grande île des Cyclades, vous ne risquerez pas de vous marcher dessus.
Au milieu des façades blanches dressées au bord de la mer Égée et sur les collines qui la surplombent se faufilent des hôtels extraordinaires qui profitent discrètement de ce décor inimitable. Si les lieux étaient au goût d’un empereur romain, vous devriez vous aussi y trouver votre bonheur. Voici nos hôtels favoris sur l’île de Paros :
Hôtels
Si vous prévoyez un séjour dans le Sud-Ouest, ces hôtels sont d’excellentes adresses pour arpenter la région.
Acron Villas
Paros, Grèce
Summer Senses Luxury Resort
Paros, Grèce
Parilio
Kolympithres, Grèce
Cosme, a Luxury Collection Resort
Paros, Grèce
Cove Paros
Naousa, Grèce